jeudi 26 septembre 2013

Je vais mourir*, Pégase (je parle à mon cheval)


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Catherine Deneuve, Gérard Garouste

Vu lundi soir Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot, avec Catherine Deneuve.
Oui, bon, c'est pas mal mais cinq étoiles accordées par la majorité des critiques ça voudrait dire chef-d'oeuvre? Faut modérer un peu. Deneuve est épatante dans ce film, oui je suis d'accord et le jeune garçon aussi. Gérard Garouste pas mal du tout; assez étonnant qu'un artiste-peintre se mette à faire du cinéma. (Toi tu en faisais tout le temps du cinéma, pas besoin de caméra, d'ailleurs tes amis venaient sciemment pour voir une séance quand tu les invitais à dîner; ils n'étaient jamais déçus).
Bref, un bon moment de détente, avec tout de même quelques clichés un peu agaçants et des histoires de famille un tantinet embrouillées (Camille doit rester chanteuse et laisser tomber une carrière d'actrice!). A voir pour Catherine Deneuve, Nemo Schiffman (le garçon) et Gérard Garouste (l'homme tourmenté me touche plus que ses oeuvres tourmentées - comment ne le seraient-elles pas - qui demandent à être étudiées de plus près).

 "Favoriser l'épanouissement de l'enfant, l’éveiller à l’art dans la perspective d'en faire un être de désir. "
Gérard Garouste, Association La Source.

Avant la séance, je me dirigeais d'un bon pas vers la crêperie et, celle-là*, je ne me la suis pas prise de plein fouet... Une fois, ça suffit!

* Attention Vitre!

Interview de Catherine Deneuve en février 2011 :
Dans Les Yeux de sa mère, votre personnage dit cette phrase, à propos des journalistes : « Ils vont encore me demander si ça m’ennuie de vieillir ! Évidemment que ça m’ennuie de vieillir ! »…
C.D. : Mais oui, évidemment que c’est ennuyeux de vieillir ! Les hommes le disent moins, parce que la vieillesse est moins visible chez eux et que le physique leur importe moins. Mais ils en souffrent quand même, c’est sûr. Tout le monde en souffre !
[...]

Qu’est-ce qui vous ennuie le plus dans l’idée de vieillir ?

C.D. : La décrépitude. D’être décatie, de ne plus avoir la force de faire les choses que j’aime faire, de la manière dont j’ai l’habitude de les faire. Et lorsque l’on évolue dans ce métier, il faut accepter à la fois de vieillir et d’être filmée d’une façon qui soit acceptable pour tout le monde – pour le personnage, pour la réalité du film… et pour moi. On a beau essayer de se faire à cette idée du vieillissement, il y a des jours moins bons que d’autres, et de plus en plus de ces jours moins bons… [Long silence.] Et puis, vieillir, c’est sentir que tout part en creux : les forces s’en vont, l’énergie se perd, les os diminuent, les muscles disparaissent, la peau se sèche. C’est comme une lente flétrissure… Enfin, le plus important, c’est d’avoir sa tête ! [Elle sourit.]


Dans "L’Homme qui voulait vivre sa vie" d’Éric Lartigau, sorti en 2010, vous aviez une scène, où vous disiez à Romain Duris : « Je vais mourir*, Paul. » Cela m’a fait très bizarre, je vous l’avoue ; comme si ce n’était plus le personnage qui parlait, mais vous…

C.D. : Moi aussi, ça m’a fait bizarre ! C’était très, très difficile à dire. Et vous avez raison, c’était moi qui parlais. Parce que l’*on ne peut pas jouer à dire ces mots-là ; ils ne peuvent pas venir d’ailleurs que de soi.

La mort est-elle présente en vous ?
C.D. : Oui. Très

La vôtre ou celle des autres ?

C.D. : Les deux.


Comment apprivoisez-vous cette peur ?

C.D. : Je ne l’apprivoise pas, je souffre, je pleure ceux qui meurent, j’essaie de vivre sans eux, mais chacun de ces chagrins laisse sa marque…