samedi 24 août 2013

Tagada tsoin tsoin!

Hier, ô joie, 
j'ai fait 
un Trou en un* 
sur le numéro un, 
sans témoins,
tagada tsoin tsoin! 

*Trou en un  :  fait de rentrer sa balle en un seul coup. Équivalent de Ace et de Hole in one.

Le pro était en train de donner un cours à un golfeur, à quelques mètres du départ du 1; ils m'ont entendu pousser un cri! Je leur lance :
- JE VIENS DE FAIRE UN TROU EN UN!
- Vu me dit le pro et son élève de rajouter : champagne!
Oui, champagne obligatoire pour les témoins.
J'ai pensé à toi...

En 30 ans de golf, c'est mon deuxième Trou en un sur un PAR 3. Le premier c'était en compagnie du pro, en région parisienne, au Prieuré, en 1983, j'étais alors débutante, sans index et n'avais le droit d'accéder au parcours qu'avec le pro. On dira que c'était un miracle, pas un très joli coup, "commercial"! Hier, mon coup était parfait, balle très haute, pitchée sur le green et roulant doucement vers le trou pour y disparaître. Quelle agréable sensation.
Un autre coup fabuleux dont je me souviens, réalisé cette fois en compétition à Seraincourt en 1988, un Eagle sur un PAR 5; départ raté, deuxième coup rattrapé et au troisième coup balle directe dans le trou avec un bois 7. Tout ça c'est du charabia pour les non-initiés.

Mmm! J'ai les chevilles qui enflent là. Le golf est un sport ingrat : beaucoup de frustration mais quelques réussites qui font oublier les mauvais jours et, plaisir du jeu à n'importe quel âge.


 


"Le golf donne aux ratés l'occasion de faire leur trou"
(Albert Willemetz)
Ah ah! C'est excellent.

Je ne pense pas qu'il y ait des intellectuels qui jouent au golf, à part quelques hommes politiques. Je me trompe peut-être, je n'ai pas d'exemple en tête, à part un ex-ami, intellectuel et golfeur. Il m'arrivait de le laisser me battre tant il était de mauvaise humeur si je gagnais mais un jour, en partie "amicale", en match play, je lui ai proposé de partir des mêmes départs que lui (boules jaunes) et je l'ai battu. Un très mauvais perdant et pire, un faux ami; il n'a jamais voulu me revoir. Pourtant, en dehors du golf, nous avions les mêmes aspirations, la même horreur du snobisme de certains clubs, les mêmes centres d'intérêt : littérature, musique, silence, nous partagions d'exquis repas. Ce jour-là j'ai même tenté de lui faire retrouver le sourire en lui offrant un verre au club house pour fêter ma victoire (je n'ai pas dit ça évidemment). Rien n'y faisait, il était mortifié. Je n'ai pas eu de peine, c'était tellement minable. Le positif de cette amitié qui aura duré un an : il m'a fait découvrir France Culture; à l'époque je n'écoutais que France Inter.
La plupart des hommes n'aiment pas jouer avec des femmes; ils ne supportent pas de se faire "over-driver" (dépasser) par une femme, ils ont tout de suite de mauvais arguments : la distance entre les départs et je parierais que certains applaudiraient en lisant ceci.
Mais il y a tout de même des golfeurs qui sont de très agréables partenaires et pas avares de compliments quand vous faites un bon coup, sans une once de jalousie.


Hier soir, j'ai arrosé mon Trou en un toute seule au Café de la Cale
  par un apéritif dinatoire.
Non mais! Même pas triste. Tsss!
(Tu étais dans les nuages)




 Les restes