jeudi 6 septembre 2012

Cette race veut l'infini


« Le trait caractéristique de la race bretonne, à tous ses degrés, écrit Renan dans Souvenirs d'enfance et de jeunesse, est l'idéalisme, la poursuite d'une fin morale ou intellectuelle, souvent erronée, toujours désintéressée. Jamais race ne fut plus impropre à l'industrie, au commerce. On obtient tout d'elle par le sentiment de l'honneur; ce qui est lucre lui paraît peu digne du galant homme; l'occupation noble est à ses yeux celle par laquelle on ne gagne rien, par exemple celle du soldat, celle du marin, celle du prêtre, celle du vrai gentilhomme qui ne tire de sa terre que le fruit convenu par l'usage sans chercher à l'augmenter, celle du magistrat, celle de l'homme voué au travail de la pensée. »

"Cette race veut l'infini"
Sainte-Beuve

"On a écrit des choses délicieuses sur l'imagination bretonne.
« Comparée à l'imagination classique, dit Renan, elle est vraiment l'infini comparé au fini ».
« On ne saurait vivre longtemps avec le peuple breton, continue A. Le Braz, sans être frappé de ce qu'il a dans l'âme de fin, de rare, et parfois d'exquis.""

(Source : André Loyen, Persée, revue scientifique).

C'est en faisant une recherche sur les possibilités d'attribuer une origine mongole aux habitants du pays bigouden, que j'ai découvert ce texte : L'âme bretonne. Un opuscule de vingt pages, à lire, pour découvrir cette âme si forte et si mélancolique que de nombreux écrivains ont tenté de comprendre, d'analyser : Chateaubriand, Renan, Michelet, Hérédia, Loti, Flaubert, Taine, Barrès mais qui peut mieux qu'un Breton parler de son âme? Anatole Le Braz et Charles Le Goffic sont  sans doute ceux ont su, au plus près, en saisir l'insaisissable.