samedi 15 septembre 2012

Jour 7

Samedi 15 septembre.
23 h.

Pas vu passer la journée.
Dernière promenade le long de la Grande Côte.
J'aperçois d'étranges petites "sculptures" sur un rocher.


Je laisse mon empreinte naïve sur cette plage de galets calcaires. D’autres l’ont fait avant moi. Réaction enfantine. Je suis une enfant.



Je ramasse deux petits galets que je ramènerai avec moi. Ils rejoindront mes galets bretons. J'aime les galets, j'aime les toucher, les caresser. Ceux-là laissent des traces de craie sur mes doigts.



L’air était doux malgré ce vent qui semble toujours présent sur cette côte. Je la trouvais belle et commençais même à accepter son appellation sans rechigner : La Côte de Beauté.
Je crois que l’on ressent l’environnement selon notre humeur et j’étais aujourd’hui de belle humeur. La lumière, les sons, les odeurs, tout me pénétrait comme un baume apaisant.

L’hôtel est plein, je pense que quelques bordelais y viennent passer le week-end. Je déjeunais encore Chez Bob, devenu ma cantine ; près de moi une table de bordelais (je les entendais dire qu'ils avaient mis du temps pour sortir de Bordeaux); style jeunes cadres dynamiques en tenue de week-end, parlant boulot pour les hommes et déco pour les femmes. Pour moi c’était sardines grillées (excellentes), pour eux pizzas et moules pour elles. Amusant. Tiens ça me donne une idée pour ce soir, les pizzas sont très appétissantes.

Dîner………. Chez Bob ! Pourquoi changer quand tout est OK ; je n’ai pas mangé de pizza mais un koulibiac de saumon, divin. La serveuse est là midi et soir et garde le sourire.

Allez, zou au lit avec Le cœur régulier. Je voulais en mettre un extrait ici mais je n’y arrive pas. Je n’arrive à trouver dans ce roman (récit?) une page ou une demi page qui pourrait donner envie de le lire parce que pas une page ne permet de faire une pause, parce que chaque phrase appelle la suivante et que chaque mot me parle de solitude, de l’intime, de l’incompréhension de l’autre, de tout ce qui me touche.
« Se reposer. Reprendre des forces. Réfléchir. Retrouver la force de réfléchir et d'envisager les choses dans le calme, faire le tri, se délester, choisir. […] Puis marcher, s'asseoir et se laisser envahir. Par la lumière, les bruits, les parfums, sentir sa peau et tout ce qui la touche, l'effleure, la caresse. Respirer. […] Je sais que c'est ce dont j'ai besoin. Me délester, sentir. M'oublier, m'ouvrir. Recueillir. Laisser le soleil chauffer ma peau, l'air pénétrer mes poumons, l'eau me diluer. Sentir battre en moi un cœur régulier. »

Mais que c’est réducteur de mettre cet extrait.

Dernière nuit, porte-fenêtre entrouverte, impression que la mer est sous mon oreiller. La première nuit je trouvais le bruit du ressac gênant, là j'entendais aussi le vent. Je sentais que je m'endormais, comme dans une barque à la dérive... solitaire, pour un tour du monde en huit heures.