dimanche 16 septembre 2012

Jour 8. Retour

Dimanche 16 septembre.
22 h.

Petit déjeuner à 8 heures, ouverture du restaurant de l'hôtel.
Je contemple la vue une dernière fois. C'est beau et cette salle est belle aussi. Dommage que j'y aie si mal mangé. Je ne m'attarde pas.

Très peu de monde sur la route. J'aime rouler le dimanche, pas de camions à doubler.
Un an hier que mon frère
J’étais dans la même région quand j’appris la nouvelle et mes vacances furent écourtées. Je me demande s’il n’y a pas de cette mémoire qui m’aurait poussée à y retourner cette année, comme un pèlerinage.

Je m’arrête chez ma belle-sœur vers 15 heures. Elle ne m’a pas entendue me garer et la chienne non plus. Pas d’aboiements. Je l’avais bien sûr prévenue sur la route que j’arriverai vers cette heure-là. Je la surprends dans son jardin en train de ratisser les feuilles mortes sur la terrasse. La chienne en me voyant ne me fait pas la fête comme d’habitude. C’est étrange, sentait-elle aussi que c’était le premier anniversaire de la mort de son maître. Mais non c’est impossible, je pense qu’elle vieillit, à moins qu'elle sente le chagrin toujours prégnant de sa maîtresse.

On rentre dans la maison pour boire un café. La chienne va chercher sa carotte en caoutchouc pour que je la lance puis elle vient près de moi pour que je recommence, c'est sans fin ce jeu alors je la caresse, elle se laisse faire.
Je lui dis : déjà un an, tu es allée au cimetière hier ? Oui. Elle sait que je n’aime pas aller au cimetière

Il faisait beau, je lui proposais d’aller promener sa chienne à Saint Goustan. Le port était très animé, nous avons longé le quai puis nous avons emprunté les ruelles pleines de charme. Petite pause thé sur une terrasse face aux bateaux. Nous n’arrivions pas à parler de lui mais nous étions toutes les deux emplies de sa présence. La vie continue, cette phrase bateau prenait son sens quand elle me dit : j’aimerais ne pas vieillir seule.

Je la quitte à 18 heures. Dernière heure de route. J’ai retrouvé mon home vers 19 heures.

J’étais partie parce que je sentais que je m’enfonçais dans une profonde mélancolie, il fallait que j’en sorte. Les trois derniers jours j’ai vu la lumière au bout du tunnel… Cette escapade n’était donc pas inutile.
Maintenant, tout faire pour que les bienfaits se prolongent, encore un peu. Ne pas replonger, tout de suite.

Je mets un de ses CD, je m'allonge sur le canapé, je regarde mes murs, je leur parle. Défaire les bagages, ouvrir une boîte de conserve pour le dîner, tout cela attendra.