samedi 22 septembre 2012

Débranche

Le titre de cet article dans le JDD retient mon attention :

Quand des nouveau-nés meurent de faim à l’hôpital...
Interdisant les injections létales pour des bébés nés avec des lésions cérébrales, la loi Leonetti a ouvert la porte à une pratique rare mais controversée : l’arrêt de toute alimentation. Un sociologue, Philippe Bataille, brise ce tabou.

Je vais encore en agacer plus d'un avec ce sujet mais ce que je lis me révolte. On ne laisse pas mourir de faim un animal...

Philippe Bataille, sociologue, met en cause les soins palliatifs. Interview.
"Que la médecine débatte de la mort"



Le passage le plus dur de votre livre concerne l’arrêt de l’alimentation chez des nouveau-nés atteints de lésions cérébrales irréversibles.

Sans donner de détails sur ces situations impensables, j’observe que la loi Leonetti, qui est une loi contre l’euthanasie, a conduit au développement de pratiques cliniques parfois douloureuses. L’arrêt de l’alimentation artificielle chez le nouveau-né est un exemple, parmi d’autres, qui démontre que la loi de 2005 n’a pas tout réglé. Tous les patients qui meurent à l’hôpital ne sont pas traités humainement. N’en déplaise aux défenseurs des soins palliatifs, qui prétendent à tort avoir épuisé la question de la fin de vie, la mort ne saurait être présentée comme quelque chose de positif.

Réclamez-vous la légalisation de l’euthanasie dans ces cas extrêmes?



Je ne prône pas une loi sur l’euthanasie mais le droit à réclamer la mort, à réclamer une aide active à mourir, quand on est allé au bout de ses souffrances. Je me demande si certains grands artistes récemment décédés en quelques jours à l’issue d’une longue maladie n’ont pas su toucher le coeur des soignants, évitant ainsi de traverser les semaines épouvantables que connaissent nombre de malades atteints de cancers incurables ou de vieillards au bout de l’âge.

Comment pourrions-nous mieux regarder la mort en face?

Il faut que la médecine entière s’approprie ce débat sur la mort. On ne peut pas se contenter de laisser à la société le soin de fixer les bornages éthiques. La distinction légal/illégal n’a parfois aucun sens. Que les cancérologues, les médecins généralistes écoutent mieux leurs patients.

A.-L.B - Le Journal du Dimanche
dimanche 16 septembre 2012