jeudi 20 septembre 2012

Ne pas attendre pour dire Je t'aime

Ben voilà, il vient de sortir, je suis allée le voir ce soir.
Je me demande à qui vais-je pouvoir demander de m'accompagner... le jour venu?
Ma soeur? Impossible. Dans ma famille personne n'est pour le suicide assisté. Pas question de demander à quelqu'un de ma famille.
Mon unique amie? J'ai déjà tenté de la sonder, elle a ignoré ma demande.
C'est tellement dur pour l'accompagnant. Accepter de le faire c'est une vraie preuve d'amour.
Moi je serai capable d'accompagner quelqu'un qui me demanderait de le faire.
Si je ne trouve personne, j'irais seule... le jour venu!
Mais ce n'est pas d'actualité, je devrais pouvoir attendre encore quelques années.



A part ça, c'est un très bon film, Hélène Vincent et Vincent Lindon sont excellents dans leur mutisme ou leur colère. Ne pas aller le voir à l'aveuglette; il faut être intéressé par le sujet. Et bien sûr je le suis. J'ai également fait la démarche de demander des renseignements, c'est un premier pas et dans la réponse que j'ai reçue, ils ont bien précisé (je laisse les fautes) :

"Veuillez noter que Dignitas n'est pas en position d'arranger une morte volontaire accompagné pour de patient souffrant des troubles psychiques.

Avec nos meilleures salutations
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Dignitas
Vivre dignement -
Mourir dignement"

Je ris, je suis un peu cinglée mais je ne leur dirai pas!

"Dans « Quelques heures de printemps », Stéphane Brizé met en scène les relations entre un fils et sa mère qui, condamnée par la maladie, suit une procédure de suicide assisté. Résultat : un film exceptionnel qui regarde une certaine réalité dans le blanc des yeux." Enfin!

En Suisse comme en France, l’euthanasie est interdite. En revanche, le suicide assisté, dans un cadre très strict, est autorisé."

J'ai toujours du mal avec cette pudeur qui fait que des êtres qui ne cessent de se déchirer attendent l'heure fatale pour dire qu'ils s'aiment. Parce que cette mère atteinte d'un cancer, elle n'est vraiment pas chaleureuse avec son fils. Mais c'est aussi ce qui fait la force du film : on ne s'apitoie sur aucun des deux personnages principaux qui, je le redis, sont exceptionnels. C'est la mort qui permet à la mère et au fils de se retrouver.

A voir, quand tout va bien!