Alors, hier ce fut une journée "fragile".
J'ai pris un café à onze heures dans ce "Couic" en attendant que ma voiture passe au Contrôle.
Au retour il s'est mis à pleuvoir.
Je pensais à un ami en regardant tomber la pluie.
Ma terrasse a été "rincée".
En début d'après-midi le soleil a crevé quelques nuages, je me suis baladée le long des quais.
Au retour j'ai lu Le souffle de Thomas Bernhard en retenant le mien.
"Pendant ses visites à mon chevet, je nageais dans le bonheur suprême lorsque je sentais sa main dans la mienne. L'adolescent, son petit-fils, qui allait entrer dans sa dix-huitième année, avait à présent une relation avec son grand-père beaucoup plus intense, parce qu'elle était avant tout intellectuelle, que celle qu'avait eue le garçonnet qui connaissait seulement par le sentiment l'obligation qu'il avait envers lui. Nous n'avions pas besoin d'échanger beaucoup pour nous comprendre et comprendre le reste. Nous avions décidé de tout faire pour sortir de l'hôpital. Nous devions nous préparer à un nouveau commencement, au nouveau commencement d'une vie. Mon grand-père avait parlé d'un avenir (pour nous deux) plus important et plus beau que le passé. Cela ne dépendait que de la volonté; tous deux, nous avions au plus haut degré la volonté de posséder cet avenir. C'est le corps qui obéissait à l'esprit et non le contraire."
Vers 17 heures, en refermant le livre, j'éprouvais à nouveau le besoin d'aller prendre l'air. L'étang à deux pas de chez moi était une bonne idée. Cette promenade fut salvatrice voire, cicatrisante.
Je pensais à mon frère et mon coeur se serrait, malgré moi.