dimanche 6 novembre 2011

De Marilou à Alice au pays des merveilles

Vendredi soir, théâtre.

L’Homme à (la) tête de chou.
Chorégraphie de Jean-Claude Gallotta.

"Dans la lumière d'une nuit de lune narquoise, forcément bleu pétrole, l'Homme à la tête de chou ne raconte pas seulement la vie tumultueuse de la petite garce Marilou, insaisissable shampouineuse qu'un homme "aveuglé par sa beauté païenne" fera disparaître sous la mousse".
Sur la musique, les paroles de Serge Gainsbourg, la voix de Alain Bashung, les danseurs occupent l’espace dans des courses frénétiques, bougeant leur corps au rythme sensuel – sexuel - des mots et de la musique.
Un très beau spectacle qui a dû réveiller les spectateurs qui étaient derrière moi. En s’installant dans leur fauteuil, j’entendais une femme dire à son ami : « je serais bien restée à la maison ce soir, j’étais douillettement installée… , aucune envie de ressortir. » Et l’ami de renchérir : « moi, pareil. ». J’aurai pu rajouter : moi itou !
J’avais craint d’être un peu déçue, les protagonistes étant absents, mais pas du tout. Leur présence était réelle. Certains tableaux sont violents, d'autres érotiques, j'ai trouvé ce spectacle à la hauteur des deux poètes.

Alain Bashung avait assisté aux répétitions; il devait être sur scène lorsque le projet s'est concrétisé.

"Il est 15 heures. Dans le beau studio qui ouvre sur les montagnes du Vercors, Mathilde Altaraz, la femme et l'assistante de Jean-Claude Gallotta, opère les dernières mises au point : rebonds, chaloupés et lancers des bras. Des "duos bien lents, bien doux, bien suaves", du "ciselé", du "balancé", du "pulsé", demande-t-elle, un papier à la main telle une liste de courses. Problème : comment faire valser les hommes à la façon de cette petite garce de Marilou ? En les tenant par la braguette*, bien sûr ! L'exercice provoque quelques fous rires. Après tout, L'Homme à tête de chou n'est pas une histoire d'enfants de choeur. Juste une histoire d'amour, de jalousie et de mort."
La suite ici.
* Sans aucune pudibonderie, ce n'est pas ce que j'ai préféré de la mise en scène; ça manquait de volupté, mais bon, on était dans du hard. Je le préfère ici.

Je me souviens de ce disque vinyl que tu écoutais si souvent avec une espèce de dévotion, celle que tu avais pour Gainsbourg et que tu m’avais transmise.

Samedi.

Une semaine sans taper dans la balle ! J’étais en manque et ce sont des fairways bien mouillés que j’ai parcourus hier midi. Ma balle a eu la bonne idée d’atterrir au pied d’un arbre et de me faire découvrir ces petites merveilles. Très étrange le petit champignon qui ressemblait  à une balle de golf, à côté de la mienne ! Quel bonheur d’être là à l’heure du déjeuner. Pas un joueur, le silence, l’air, les odeurs (les avant-greens ont été tondus), le soleil, le vent, tout, tout cela me procurait un bien-être proche… du bonheur ?




Il semblerait que ce soient des Amanita muscaria.
Dieu merci, je n'ai pas rencontré de Phallus impudicus dit Satyre puant (0_0)

Quand le terme détritus est utilisé dans les Règles de golf, il peut désigner :
A) le givre
B) un ver
C) une feuille morte
D) la neige
E) du sable sur l'avant green
F) un brin d’herbe adhérant à la balle
G) une crotte de chien
H) une feuille de papier abandonnée sur le sol
I) un brin d’herbe coupé
J) du sable sur le green
K) un mégot de cigarette
L) un champignon qui pousse sur le green
M) un arbre venant de tomber naturellement, totalement déraciné, en travers du fairway
Réponse : B, C, D, G, I, J, M

En compétition, j'aurai donc dû jouer ma balle sans la déplacer. Mais là, j'ai laissé le drôle de champignon pousser tranquillement et j'ai déplacé ma balle. Je n'ai d'ailleurs pas trouvé le nom de celui-ci.

Dimanche.

Rebelote, sur les greens à la même heure. Moins de vent, plus de soleil. Toujours pas de joueurs sauf le pro avec des bambins qui s’initient au swing. Avec une souplesse inouïe, ces enfants tapent dans la balle d’un geste tonique et gracieux. Pivot, backswing, finish, tout est déjà presque parfait. Bon c’est pas tout ça mais j’aimerais que le pro me laisse le passage là ! Ça y est, il m’a vue et me fait signe de jouer. Garez-vous les mômes, il m’arrive aussi de ne pas viser droit. Youpi ! Joli coup (on ne m'appelle pas Modeste), ouf, c’eût été vexant de rater ce départ. Quelques trous plus loin je passe devant les champignons d’hier. Tiens, quelques transformations en une nuit. Celui-ci  s'est fendu, aplati, le chapeau est moins bombé...


… et ceux-là ont sorti la tête des feuilles. Je remarque qu’ils ont  encore une peau de bébé, les excroissances viendront plus tard ; on dirait des tomates.



Clic clac, je remballe mon appareil et j’attaque les deux derniers trous. Il est temps, mon sac commence à me peser sur l’épaule, j’ai faim, il est deux heures. J'ai très mal joué mais les enfants ne m'ont pas vu jouer comme un pied... de champignon, heureusement! J'ai pris l'air et fait une belle balade. Je repensais à Marilou, à Lewis Carroll, à Alice au pays des merveilles... Dans ma voiture j'ai allumé la radio, j'avais raté mon émission du dimanche : Des Papous dans la tête...

Les années se suivent et