samedi 19 novembre 2011

Journal

Lundi, mardi, mercredi.
Je ne sais plus. Rien de marquant.

Jeudi.
Matin. "Mon  coeur scintille". Mais non! Ce n'est pas encore mon anniversaire. Fi de la date. Joie.
Écouté l'après-midi Question d'éthique. Invité : un écrivain, Pierre Pachet, interrogé sur son livre, Sans amour.


"Les dames âgées ne sont pas nées telles. Elles furent des jeunes filles, qui attiraient le regard des hommes et le regard en général.


Pour les regarder comme elles le méritent, je dois opérer une conversion de mon regard : le forcer à cesser de se tourner vers ces jeunesses attirantes, pleines de vie et de charme, dont le sourire heureux, conquérant, ravageur, s'atténuera puis s'effacera avec l'âge, sans qu'elles perdent pour autant leur beauté ou leur attrait...


À travers des personnages de femmes qu'il a connues, Pierre Pachet s'interroge sur le renoncement à l'amour, sur le choix de la solitude, quand viennent l'âge, la mort ou l'abandon d'un compagnon. Sur le mystérieux - pour lui - désir de paix des femmes."

4è de couverture.

Tout était juste, beau, vrai dans ce qu'en disait l'auteur mais d'une tristesse infinie. Juste envie de me noyer dans la rivière après avoir écouté l'émission. Quelques notes sur le sujet :

. Vieillir c'est "un rétrécissement des possibles, on a tendance à s'y laisser aller".
. Passé un certain âge les femmes disent : " je voudrais enfin en finir avec les tourments de l'amour. Être enfin débarrassée de l'intrusion masculine".
(Je dis : Je voudrai NE JAMAIS en finir avec les tourments de l'amour).
. Vieillir c'est renoncer à plaire dans sa relation à autrui, ne plus attacher d'importance à sa façon de s'habiller etc."
(Je dis : quelle tristesse).
. Vieillir c'est" faire accepter à l'autre ce que l'on est devenu".
(Oui, OK. Hum!) "Préparer autrui à être capable de recevoir ce que l'on peut lui donner".
(Oui OK, et c'est pas un cadeau).
Ce dont a le mieux parlé Pierre Pachet dans cet entretien c'est de la solitude et aussi du corps et de la chair :
. "Le corps intouché. La chasteté subie. Ce à quoi on ne supplée pas en s'enveloppant soi-même."
(C'est peut-être pour cela que l'on voit tant de personnes âgées dans les centres de thalassothérapie. Elle y vont pour se faire masser, caresser par les bains bouillonnants, les enveloppements aux algues, sentir qu'elles ont un corps etc.).

Après l'avoir entendu, je me suis dit que je ne devais pas être encore une vieille femme. A quel âge renonce-t-on à l'amour? A quel âge les sens s'éteignent? Simone de Beauvoir en a parlé quand elle avait soixante dix ans.

Vendredi.
Shopping avec mon Bezo, pour lui faire plaisir, parce qu'elle va mal. Elle m'a emmenée dans des boutiques où je n'aurais jamais idée de mettre les pieds. Nous sommes soeurs et pourtant si différentes. Mais elle était si triste l'autre soir au restaurant en mangeant son couscous, son regard si lointain, si désespéré, que je rentrerais avec elle dans n'importe quelle boutique,  pour voir un peu de joie dans ses yeux.


Après le shopping - en fait nous n'avons rien acheté - nous sommes allées chez Philomène prendre le thé. Nous n'avons pas pris de macarons (la spécialité de la maison) mais des polonaises (brioche, crème pâtissière, rhum ou grand marnier, enveloppée de meringue. Presque pas calorique)! En souvenir de notre mère qui en raffolait. Je n'en avais pas mangé depuis au moins trente ans. Elles étaient délicieuses. Et mon Bezo qui est affreusement gourmande avait retrouvé le sourire.

Samedi.
Ecouté ce matin Répliques. Alain Finkelkraut recevait Renaud Camus, à eux deux ils faisaient la paire. Bon, j'aime cette émission, mais ce matin le ton était trop emphatique. Alain Finkielkraut et sa moraline était à son comble. Il ferait bien de prendre à son compte ce qu'il dénonce chez les jeunes : leur manque de savoir-vivre! L'autre jour dans La Grande Librairie, pendant que J.M.G. Le Clézio était interrogé par François Busnel, Monsieur Finkielkraut se retenait à peine de bailler, prenait sa tête dans ses mains et regardait sa montre, impatient de prendre lui-même la parole pour parler de son livre. Quel manque d'élégance!

Ce soir, vu un film suisse : 1 journée de Jacob Berger.
Beaucoup aimé.