Hier, me prit l'envie d'aller au cinéma mais je trouvais qu'il faisait trop beau pour aller m'enfermer dans une salle.
En arrivant sur la corniche de la plage de cette station balnéaire, j'ai su que j'avais bien fait de venir. L'odeur de la mer, le ciel, le soleil, et tout et tout, tout m'enveloppait de bien-être. Je me baladais en respirant à fond cet air iodé. J'étais seule et je prenais des photos; je pourrais me contenter de regarder le paysage, non, il faut que je mitraille. Et dire que ce matin sur France Inter on annonçait des averses en Bretagne. N'importe quoi, comme d'habitude.
Arrivée au bout de la corniche, j'aperçois un cinéma et l'affiche du film : Intouchables. Je me laisse tenter, 7 300 000 entrées, je me méfie des gros succès (cf. Bienvenue chez les Ch'tis que je n'avais pas pu regarder jusqu'à la fin à la télévision), mais j'aime bien François Cluset. Film à 16 h 15, j'ai trois quart d'heure d'avance. Je prends mon billet et je rentre au casino prendre un café, il n'y avait pas d'autre bistrot dans le coin. Des années que je n'y avais pas mis les pieds. Je présente ma carte d'idendité, elle me donne le plan pour aller jusqu'au bar (0_0). Je traverse une immense salle remplie de machines à sous, qu'on appelle aussi je crois des Bandits manchots; devant chaque machine, des hommes, des femmes, plus nombreuses, de tous âges et même très âgées et qui, j'imagine, doivent passer des heures devant ces "bandits" (voleurs) en espérant faire tomber le gros lot! Tristounet de voir ça. Au bar, je m'enfonce dans un fauteuil confortable, il n'y a personne, ils sont tous à faire cliqueter les pièces. Des écrans vidéos passent en boucle des clips de Madonna. Je ris, qu'est-ce que je fais là dans cette ambiance assez glauque? Je bois un excellent café avant d'aller au cinéma!
15 h 50, il est temps que j'y aille. Une queue immense sur le trottoir. Je demande au "préposé" qui ouvre le passage si je peux aller dans la salle puisque j'ai mon billet; il me laisse passer. Quelle bonne idée de l'avoir pris à l'avance, je n'aurais pas eu le courage de faire la queue.
Je n'ai pas regretté ces deux heures. Non ce n'est pas un chef-d'oeuvre, beaucoup de clichés tout de même, des bons sentiments mais de temps en temps j'aime ne pas me prendre la tête et là j'étais dans un fauteuil quasi ergonomique et j'ai passé un agréable moment.
Le plus beau (moment) fut cette lumière éblouissante en sortant de la salle : ces photos ne peuvent décrire ce que j'ai ressenti devant la baie; il était 18 h 15, la nuit était tombée, pas un souffle de vent et l'air était d'une douceur inouïe. En contemplant ce paysage, je pensais à Edward Hopper - pourquoi lui? Peut-être pour cela* - . Non je n'étais pas sur la Côte d'Azur, j'étais bien en Bretagne, à Bénodet, le 20 novembre 2011!
* "... il peint la banalité d’un monde débarrassé du superflu et de l’édifiant, quand seuls subsistent le silence d’un corps et la nudité d’une architecture, quand le temps semble s’être arrêté, à moins qu’il ne continue de passer indéfiniment, avec cette sourde mélancolie qui caractérise les dimanches."