samedi 30 juillet 2016

Le TEMPS d'écoulement de la bouteille

Vendredi 29 juillet.

Après les trois fenêtres - dimanche, mardi, jeudi - j'entamais ce matin la peinture d'une porte-fenêtre. A midi j'entendais sonner les cloches de l'église, ça faisait donc une heure que je peaufinais... ma tendinite. Midi! Sans doute était-il sur le parcours? Nous devions jouer ensemble, je m'en réjouissais. Je m'en réjouissais tellement. Je m'en réjouissais trop! Mon bras me faisait si mal jeudi matin que j'annulais mon départ de ce vendredi... et je ne faisais rien pour améliorer mes douleurs. Je ne pensais qu'à lui et je me demandais même si ma tendinite (réelle) était vraiment le prétexte pour annuler mon départ. Je ne savais plus. Je ne savais rien d'ailleurs. Je ne savais pas s'il avait vraiment envie de jouer avec moi ce vendredi ou les autres jours. J'en arrivais à me demander si, le fait que ça me fasse autant de plaisir de jouer avec lui - car c'est sûr, il le savait - ne devenait pas une contrainte pour lui voire une gêne, en tout cas, quelque chose de pesant au lieu d'être léger et agréable, nonobstant sa galanterie, sa gentillesse intactes pour chercher mes balles et relever le drapeau! Bref, il était toujours - pour moi -  un adorable partenaire de golf.  
En cet instant, je l'imaginais, je le voyais se placer derrière la balle pour voir sa ligne avant de taper son drive, c'est un joueur discret, coups réussis ou moyennement, il ne commente pas; c'est formidable, j'appréçiais cette discrétion, cette placidité, loin de la mienne. Je continuais de peindre, de peiner, de m'appliquer pour ne pas mettre de peinture sur la vitre. Il y avait du vent et, sur la dernière marche de l'escabeau j'étais tendue, un peu crispée. Aujourd'hui, le travail manuel ne m'empêchait pas de penser à autre chose qu'à ce que je faisais, je pensais à lui, comme une idiote, idiote comme je le suis quand je suis avec lui. Je ne lui dis rien, rien de tous ces mots que j'ai en moi, de ces phrases que je prépare et qui restent bloquées quand nous sommes ensemble. Lui non plus ne dit pas grand chose. Et de quoi lui parlais-je l'autre jour en buvant  nos cafés? Hum! De la mort! Complètement idiote? Non, carrément dingue! Eh bien là, nous avons finalement bavardé sur le sujet pendant presque une heure; nous avions commencé par parler de peinture - mais non, pas de mes fenêtres -, d'artistes-peintres.  Nous nous quittions ensuite comme deux potes? Non, ce n'est pas vrai, nous ne sommes pas des potes, nous sommes des amis de golf. Mais oui, alors, tout va bien! Arrête de te triturer les méninges. Cependant, je crois qu'il serait préférable de ne pas prévoir nos départs ensembles, qu'il vaudrait mieux laisser le hasard décider, ou pas, de nos rencontres sur le parcours. J'ai le cœur qui bat trop vite quand j'ai rendez-vous avec lui, et lui retrouvera sa liberté.

Il est 13 h 30, je viens de terminer la porte-fenêtre et ce pénible panneau de petits carreaux; plus qu'une porte-fenêtre à faire et ce sera enfin terminé! J'ai un peu mal au crâne et très faim.

Photos du jour

Une araignée morte (je vérifie qu'elle est bien morte)



Pause café sous un ciel gris et sieste pour la mouette espionne




Et ce soir, en attendant une amie pour dîner 



Où ça?
A Sainte-Mariiiiiiiiiiiiiine!

Samedi 30 juillet.

Golf solo à l'heure du déjeuner. Temps agréable pour jouer. Perdu deux balles sur le même trou mais j'en avais trouvé deux, laissées en plan sur le green - sans joueur - d'entraînement! La bonne aubaine.

14 heures : me suis bien détendue en écoutant Michel Onfray. Sujet du jour : Le TEMPS.
Première partie : Création du TEMPS mort.
Je n'ai pas le temps de résumer mais ces quelques phrases à réécouter dans le contexte, m'ont fait éclater de rire : 
. Les machines à TUER LE TEMPS : télévision, smartphones, iPod, iPhone etc.
. Aujourd'hui, (cf. Twitter), il faut kiffer ou niquer! (0_0)
. On fabrique des sourds, on fabrique des illettrés!  
. Ici il parle de l'enregistrement d'une émission de télévision et du montage de l'émission; les plans séquences montrent une bouteille, dont la contenance varie. C'est LE TEMPS d'écoulement de la bouteille qui indique LE TEMPS de l'enregistrement . (Dit comme cela ce n'est pas drôle, mais dit par Onfray c'est désopilant. Si, si!)
. Toujours sur LE TEMPS. Il faut éviter  deux écueils : 1) Vivre comme si on n'allait jamais mourir. 2) Vivre comme si nous allions mourir demain.
. Si vous trouvez que la vérité se trouve dans le journal que vous lisez, dites-vous que la vérité se trouve dans le journal que vous ne lisez pas. 
Etc. Comment tuer LE TEMPS... ou plutôt, comment ne pas le tuer!

18 heures.

Je ne change rien à ce que j'ai écrit vendredi; ça n'a plus cours puisque je viens d'apprendre que mon adorable partenaire ne pouvait plus jouer sur ce parcours à partir du mois d'août. Donc, je n'avais pas à faire de "prévisions"; elles se faisaient naturellement. So long... comme disent les anglais. Mon cœur va retrouver son rythme, plus lent (0_0)! 

Allez, demain, peinture! Dernière étape. Ouf!  Et, si j'en ai Le TEMPS, transcrire un dernier extrait de Quelques pas sur les pas d'un ange.
Enfin, laissons Le TEMPS faire son chemin et... la bouteille se vider.

Photos du jour, ma découverte de ce matin.




Ça fait des semaines que des hirondelles ont fait leur nid dans les voliges au-dessus de ma fenêtre. Le nid est bizarre, compact, une partie dure (guano?), je ne peux pas le prendre en photo (j'ai tenté plusieurs fois avec un miroir) mais les dégâts de fientes sont peu ragoûtantes. J'ai le vertige et ne peux aller les enlever. Je vais prévenir le propriétaire de  ce toit. Et ce matin, en plus des fientes je découvre ces oisillons morts. Pourquoi sont-ils morts? Les hirondelles continuent leur va et vient vers le nid...  La mort rôde, dans mon environnement. Hum!