dimanche 24 juillet 2016

Je ne vivais pas, mais je le savais

Un dimanche sous un ciel gris, laiteux, orageux.
Pour chasser les pensées indésirables je m'attelais à un travail manuel et je commençais la peinture d'une fenêtre à midi, celle encore à l'ombre (oui, même derrière les nuages le soleil chauffe). Les autres attendront, dans la semaine, plus tôt dans la matinée ou, le soir...
Je déjeunais ensuite, vers deux heures,  de ce que j'avais dans mon frigo sans faire de préparation : tomate, œuf dur, yaourt, café, gâteau breton, en mettant la radio que je n'écoutais pas vraiment.. Hier à la même heure et en déjeunant aussi frugalement, j'écoutais - pas d'une oreille distraite - Michel Onfray, une de ses conférences, celle-là sur les Gitans, leurs coutumes. Intéressant. Intéressantes aussi ses réflexions sur le "ne rien faire", sur "les conversations des gens" qui, pour la plupart ne répètent que ce qu'ils entendent à la télévision, à la radio; il ne font "que répéter" alors qu'ils croient formuler leurs propres réflexions. Je trouvais cela tellement juste que je jubilais. Il l'exprimait plus clairement que moi. Je notais aussi cette formule : "Dire sa vie ce n'est pas la vivre"; je pensais à la mienne, je ne vivais pas, mais je le savais. Mais qu'est-ce que vivre?... Et il revenait à la vie des Gitans :
"Formule tzigane : après-demain, demain sera hier. Nous allons examiner la signification de cette expression qui n’est pas qu’un jeu de mots, mais qui concentre véritablement une philosophie, c'est-à-dire un rapport au temps, au cosmos, à soi et donc à l’univers."

C'était dimanche, je traînais, mais pas plus que les autres jours. A 15 h 30 il était temps que j'aille mettre le nez dehors, je me décidais à aller au Quartier - qui va bientôt disparaître - et je vérifiais via Google l'heure de fermeture : 18 heures, ça me laissait du temps pour voir l'expo. J'arrivais à 16 heures et trouvais porte close (merci Google!). Tant pis, je reviendrai avant le 31 août; les dimanches d'ennui ne manquent pas. La façade avait subi des dégradations.





J'aurais dû m'en douter. En arrivant dans le centre ville tout était déjà barricadé, entrée payante, la foule des grands jour attendait le défilé final qui clôturait le Festival de Cornouaille.
Prise au piège, je faisais demi-tour et me retrouvais parmi les badauds, lesquels - ici devant la médiathèque - étaient plongés le nez dans leur écran ou se prenaient en photo. Aucune luminosité dans le ciel, il ne fallait pas se plaindre, le Festival se termine parfois sous la pluie, j'avais  tenté l'année dernière de trouver une place dans la foule pour voir celle qui serait élue Reine de Cornouaille mais c'était impossible. (Comme c'est étrange pour moi de relire ce billet de juillet 2013. Trois ans plus tard... je revis une tristesse encore plus grande; et je vieillis, deviens plus fragile, ma carapace ne me protège plus, je n'arrive plus à encaisser les coups durs. Ce blog Journal m'est utile, c'est ma mémoire).


Je m'éclipsais rapidement et prenais le chemin du retour par des petites rues calmes .



Sur le quai, le long de la rivière, j'entends une jeune femme : "it's nice, it's funny"; elle parlait à son compagnon qui prenait une photo. Je me retourne pour voir ce qui était nice et funny! Oh yes! A mon tour de le prendre en photo, discrètement, au zoom.


Very nice!


Very funny!


Original un motard en kilt!
Le coup de vent était trop léger;-) pour savoir si..., 
comme l'exigerait la tradition!