vendredi 3 août 2012

Les chiens de garde

Rajout à mon billet du 27 juillet (cf. Max Jacob), je découvre ce Fragment de Correspondance de Max Jacob, il y parle de Quimper où il a passé sa jeunesse :

"II. - Quimper.

. .. Ici, je travaille toujours à ce livre de souvenirs; mais j'aime à me trouver dans cette vie ville intestinale. J'entends parler du percepteur, de la cuisinière etc.... c'est ce que j'aime le plus au monde.
Il y a des cantines pour enfants pauvres. Le fabriquant n'en finit pas de fournir le fourneau. Les enfants accostent l'institutrice dans la rue, pour savoir quand le fourneau sera prêt.
Les dames de la ville se dévouent pour surveiller les enfants... mais impossible d'en trouver (des dames dévouées) de midi à deux heures; car c'est l'heure de leur repas à elles. L'institutrice ferme donc la cantine à cette heure-là et les enfants rôdent dans la rue et le froid en proie aux accidents d'auto. On demande à l'institutrice de laisser les enfants entrer à cette heure-là sans surveillance. C'est impossible. Pourquoi  quand on laisse les enfants sans surveillance, il leur arrive les accidents les plus étranges; l'un avale une épingle, l'autre se fourre un haricot dans le nez, l'autre un crayon dans l'oreille. De là des histoires. Les parents font des procès aux instituteurs qui doivent payer des indemnités souvent très fortes. Les instituteurs ont fondé, pour eux-mêmes, une caisse de secours qui paie les indemnités, à leur place.

J'aime mieux entendre parler de ça que du dernier livre de K...
 .. Ici, je suis tellement moi-même dans ma rue, mes arbres, mes bretons adorables et terribles, que je sens mieux. Tout collabore à moi-même. Je prends l'accent breton et mes amitiés le prennent aussi. Cet accent est affirmatif comme la terre quand elle s'oppose à la mer. Il y à des amis éloignés dans l'espace qui deviennent tout près, parce que, trempé dans mon élément, je sens mieux..."

(Je laisse les fautes)

C'est en faisant une recherche sur Paul Nizan - sujet des conférences de Michel Onfray cette semaine - que j'ai découvert cette revue littéraire dirigée par Etiemble : VALEURS et le texte de Max Jacob (page 8).
Je voulais en savoir un peu plus sur l'ouvrage de Paul Nizan Les chiens de garde.
Rien à voir avec ceux que, ma foi, on pourrait appeler ainsi, qui se battent avec acharnement contre les féministes et leur "féminista"... avec une haine forcenée, laissant croire qu'ils tueront pour de bon Simone de Beauvoir.

Non, Les chiens de garde de Paul Nizan est un pamphlet écrit en 1932 qui vise les philosophes universitaires, notamment Bergson, Émile Boutroux, Brunschvicg, Lalande, Marcel, Maritain.  Lire ici le texte et l'analyse de cet ouvrage, interdit de reproduction.

Et voilà comment le Web me fait passer d'une recherche précise à une autre découverte et y passer beaucoup trop de temps! Heureusement, ce n'est pas toujours du temps perdu, sauf pour mon dos qui commence à se plaindre sérieusement du manque d'exercice physique. Levons l'ancre!