lundi 3 octobre 2011

Quel week-end!

Journal d’un week-end très ensoleillé.

Vendredi.

Golf pour débloquer mes cervicales : efficace !
Une journée… standard, monotone.

Samedi.

Belle promenade en ville, en touriste.


Je me suis attardée dans le Jardin de l’Evêché et du Musée départemental breton. Ce n’était pas la peine que je prenne des photos ; je découvre ce panoramique.

Le Musée départemental breton est installé dans l'ancien palais des Évêques de Cornouaille, proche de la cathédrale Saint-Corentin; le Jardin est un havre de paix.




J’aime les grilles de protection en fer forgé de l’entrée, dans ces ouvertures de style gothique,



qui abritent aussi dans l'enceinte du Jardin, des dalles funéraires.




En les observant, j’imaginais derrière ce beau grillage des femmes voilées dans leur sérail, non pas des religieuses, mais des femmes de harem.  Je suis une païenne!

Il est déjà 17 heures. Petite pause dans un café face au Théâtre Max Jacob,

Théâtre Max Jacob

Pont Firmin

avant d’aller à 18 heures à une conférence à la médiathèque, de Catherine Bensaïd, psychiatre et psychanalyste. Le sujet m’intéressait : l’amour, analyse du JE, du TU, du NOUS. Son exposé n’était pas inintéressant, l’intervenante avait un beau visage et une belle voix, mais rien de nouveau sur le sujet. J’espérais le débat plus passionnant, or tout le monde allait de son cas personnel et confondait débat public avec séance particulière chez le psy. Suis partie avant la fin… et j’avais faim !

Il était tôt pour dîner, à peine 20 heures mais pour avoir une table à l’Epée, un samedi soir sans réserver, il fallait que j’y aille de bonne heure : moules-frites, oui, encore ; quand je mange des moules, j’ai l’impression d’être en vacances, allez savoir pourquoi ! Leurs frites sont soufflées, c’est un régal ! Je me suis même offert un dessert, ce qui est rarissime et ma foi, je n’ai point regretté : une rosace de fraises et caramel au beurre salé tièdes servis avec un sorbet à la fraise ; le mélange chaud/froid était exquis. J'ai pris cette photo en deux secondes, discrètement!


Que faire quand on est seule au restaurant sinon observer les autres. Je regardais donc deux couples, attablés côte à côte mais pas ensembles. Les deux femmes devaient avoir à peu près mon âge, l'une faisait bourgeoise BCBG, accompagnée d'un vieil homme à l'air fatigué, l'autre avait une allure bohème, artiste, accompagnée d'un homme aussi décontracté qu'elle, c'étaient des anglais. La femme bourgeoise agrémentait son repas d'un verre de vin, son époux (sans doute), buvait de l'eau; ils n'étaient guère joyeux. Les "artistes", eux, se regardaient dans les yeux en souriant (même en riant) en trinquant, leur verre de bourgogne à la main. Comme je les enviais, ces deux-là.

Retour à la maison, à pied, le long de l’Odet, dans la douceur d’une soirée d’automne carrément estivale.

Lecture avec les Nocturnes de Chopin en fond sonore. J’ai commencé Le Neveu de Wittgenstein, Une amitié,  de Thomas Bernhard.

Dimanche.

Passé la matinée à penser à mon frère. Fouillé dans mes photos. Trouvé deux, belles : l’une de lui avec sa femme, l’autre de lui avec moi sur le banc de ma maison à la campagne, je venais d’y emménager, en 1995. Comme j’ai changé ; j’avais les cheveux courts et encore auburn. Les souvenirs affluaient. Je les ai commandées en tirage papier. Puis, j’ai ressorti d’un carton, deux petits cadres enveloppés dans du papier bulle depuis mon déménagement. Il me les avait offerts quand je vivais à la campagne, ils représentent deux paysages de la ville où il vi...vait. Ils étaient accrochés près de mon armoire bretonne (que j’ai vendue avant de déménager). En arrivant ici, dans mon appartement, je les ai laissé dans leur emballage dans un carton, je trouvais qu’ils n’allaient pas avec l’architecture et la décoration modernes de mon appartement. Ce matin tout cela m’est revenu à l’esprit en pensant à lui. J’étais sûre qu’il avait remarqué en me rendant visite que « ses » petits paysages n’étaient plus sur mes murs et je me suis dit qu’il avait dû en être attristé. Maintenant qu’il n’est plus là, j’ai pris deux crochets X et je les ai mis dans mon entrée. C’est idiot, je le sais, puisque lui n’est plus là. Mais c’était une bouffée de tendresse que j’accrochais au mur ce matin. Aujourd’hui, il aurait eu soixante dix ans. Puis j’ai appelé ma belle-sœur à midi, elle revenait du cimetière.

Cet après-midi, j’ai fait du farniente sur ma terrasse, à l’ombre, chaleur d’été. J’ai terminé Le Neveu de Wittgenstein, dans le silence de la ville un dimanche et je me suis sentie bien… entamée. J’aime être entamée par la littérature. Il y a des passages très cocasses, il m'est arrivé de rire.

« Dans ce Récit, sous-titré Une amitié, Thomas Bernhard évoque un ami disparu, Paul Wittgenstein (1907-1979), neveu du célèbre philosophe.
A travers l’hommage rendu au défunt neveu, Paul, personnalité fantasque, « fanatique d’opéra et de course automobile », figure de la vie mondaine viennoise, et qui, atteint de schizophrénie, avait effectué plusieurs séjours au Steinhof avant de finir seul, abandonné de tous, se dessine en creux un portrait du narrateur, qui fait froidement l’aveu de sa propre lâcheté et de son égoïsme face à la détresse d’un ami. Comme toutes les autres relations de Paulo, il a, dans un réflexe de protection, « par un bas instinct de conservation », « pris le large » et « préféré supporter sa mauvaise conscience plutôt qu’une rencontre avec lui ». Histoire de l’échec d’une relation humaine. »

Paul Wittgenstein était en réalité le frère du philosphe Ludwig Wittgenstein et non son neveu.

Il est 22 h 30 et je viens de regarder un film franco-tunisien sur Arte : Satin Rouge. : pas de harem dans ce film mais de la sensualité et du désir. Quand on parle de danse orientale, le terme de "danse du ventre" est réducteur car c'est tout le corps qui bouge. La danse orientale est un art.

Je me demande comment j’arrive à faire tout ça, seule : me promener, aller au musée, écouter des conférences, aller au restaurant, au café, au golf, à la thalasso. C’est sûr, il faut se donner des gros coups de pied au popotin. Ça peut sembler indécent de dire cela, pourtant oui, il faut une sacré dose de courage pour entrer, seule, partout. Les seules choses que je fasse sans me pousser, par plaisir : lire et écrire. C’est, sans doute, ce qui m’est vital.