dimanche 23 octobre 2011

Journal

Mon téléphone portable ne sonnera plus à l'heure du dîner. Il m'appelait toujours à cette heure où je venais de commencer mon plat chaud ou quand je faisais la vaisselle. Je savais que c'était lui, personne d'autre ne m'appel(le)ait sur mon portable.
- Allô Xxxxxxx? C'est Mxxxxl!
Il savait bien que je voyais son nom affiché sur mon écran mais il fallait toujours qu'il me dise que c'était lui. A vrai dire je faisais pareil quand je l'appelais. On est bête.
Je ne pensais qu'à ça ce soir en dînant, la gorge nouée. Ça m'a coupé l'appétit.
Mon téléphone portable ne sonnera plus, à cette heure-là.
Je me suis promise de ne penser qu'à lui en souriant, c'est un peu tôt, ça viendra.

Vendredi après-midi :

Petit vent frisquet. Nous foulons chaque semaine aux mêmes jours et heures les fairways. On ne se connaît pas mais on se fait un petit signe de connivence lorsque nous nous croisons... solitaires. Quand il m'arrive (rarement) de jouer le dimanche, je l'aperçois avec une femme, sa femme je suppose. Ce vendredi il était avec un jeune homme, son fils peut-être. J'étais au départ du 9 et eux à l'arrivée du 2 et, pour la première fois, il est venu me saluer.
- Vous allez bien?
- Ça va. Je suis crevée, je vais trop vite (j'en étais à mon deuxième 9 trous) quand je joue toute seule. A plusieurs on a le temps de se reposer pendant que les autres jouent.
(J'aurais dû lui dire "fatiguée" au lieu de "crevée", mais chassez le naturel il...).
- La prochaine fois vous jouerez avec nous me dit-il, toujours souriant.
- Volontiers. Bon parcours!
(Nous verrons bien... la prochaine fois). C'est gentil d'être venu me serrer la main, je croise tellement de visages fermés, antipathiques, sans un bonjour au golf. J'ai le sentiment que les nouveaux golfeurs sont plus prétentieux de nos jours (je parle comme une vieille que je suis, pfff!). Quand j'ai démarré il y a.... hum! en 1980, je n'ai rencontré que des gens agréables et puis, à cette époque-là pour avoir accès au parcours il fallait savoir jouer correctement. Aujourd'hui bien souvent, plus le joueur est médiocre plus il "se la pète", plus il vous snobe.

Samedi matin :

Ils vont souvent par deux...



... mais sont parfois solitaires!