mardi 18 octobre 2011

Journal

Notre âge se manifeste avec lourdeur par la disparition de nos amis, des êtres chers, dont le nombre augmente avec nos années. Cette idée me vient à l’approche de la Toussaint.
Je suis assise dans mon canapé à siroter mon petit café de dix heures, une oreille attentive à l’écoute des NCC – thème de la semaine : la solitude, le solitaire –, le regard tourné vers la fenêtre d’où j’aperçois sur la terrasse le dipladénia en fin de floraison.

(Photographié en juillet lors du rempotage)

Le ciel est gris, l’air est doux, le crachin pose ses fines gouttelettes sur les toiles d’araignées – si fragiles et si tenaces - entre les plantes, entre les pieds des chaises.
Je suis là, après un réveil habituel fait de cette angoisse qui m’étreint dès que j'ouvre les yeux; c'est comme un étau dans ma poitrine et la question chaque matin soulevée, lancinante, oppressante : que sera mon avenir ?
Je suis là, quelques heures plus tard, à peine apaisée.
Tout est gris ce matin, dehors, dedans. J’allume une lampe pour tenter de mettre un peu de lumière dans mes idées noires.

"Sentir sa vie c'est sentir en nous ce qu'il y a de plus profondément solitaire."
F.P.G. Maine de Biran.

Ce soir, je l’espère - j’en suis sûre - toutes ces sombres pensées seront colorées par les costumes de L’Opéra de Pékin, le spectacle que je vais voir au théâtre. Je n’aurai pas besoin d’allumer les lampes. La scène sera lumière.