Je l'ai croisée au Salon du Livre à Paris en 2007. Elle était plus âgée que sur cette photo mais elle fumait toujours le cigare. J'aimais cette liberté.
Régine Deforges (1935-2014)
"Elle disait ne pas avoir voulu faire
un livre de regrets*, de ressentiment ou de règlement de comptes. Tout
en portant ses 78 ans avec flamboyance, c'est avec l'âge qu'elle réglait
des comptes. Elle détestait qu'on l'ait empêchée de continuer à fumer le cigare, et pestait contre « cette vieillesse qui supprime tellement de choses », comme « le fait de courir » ou « les amants ».
« Toutes les restrictions qu'impose la vieillesse me déplaisent. Je trouve cela injuste. Certes, on peut dire
plus facilement ce qu'on pense, mais ça ne me suffit pas. En esprit, je
ne suis pas vieille, mais mon esprit et mon corps ne sont plus en
accord. Je me sens fragile et je n'aime pas cela. » De cette femme si forte, on ne parvenait pas à entendre le mot fragilité. Et pas plus à le croire. Mais elle savait sans aucun doute qu'elle disait vrai."
Josyane Savigneau, Le Monde.
* L'Enfant du 15 août
"En esprit, je ne suis pas vieille". Oui, mais...