mardi 19 février 2013

Les Las de vivre



Samedi j'écoutais une émission sur la RTS : deux heures sur la vie du peintre Ferdinand Hodler. Une exposition lui est consacrée en Suisse, à Bâle à la Fondation Beyeler. Après cette écoute j'ai eu envie de faire quelques recherches et j'ai trouvé intéressante cette vidéo :
Stéphanie Guerzoni témoigne de ses rapports avec le maître. Elle fut la seule femme parmi les élèves de Ferdinand Hodler, en 1914.  Elle revient notamment sur les relations difficiles entre Hodler et une certaine élite genevoise et sur l'attention méticuleuse qu'il portait à l'art du dessin.



Dans cette vidéo on voit deux plans sur Hodler. J'ai eu un choc, c'est fou comme tu lui ressemblais et tu aurais pu avoir ce visage si ta barbe avait eu le temps de blanchir et toi, de vieillir.



Captures d'écran




Et celle-ci, crédit photo ici 



Gertrud Müller posant dans le jardin de l’atelier de Ferdinand Hodler
Anonyme 28,5 x 31,5 cm Winterthour S.S.P © Fotostiftung Schweiz, Winterthur

Je me suis attardée sur ses autoportraits que je n'aime pas beaucoup. J'ai du mal avec les autoportraits de peintres, à part ceux de Rembrandt que je trouve sublimes... Cependant celui-ci me plaît; j'aurais envie d'écrire dans une bulle en voyant son regard : Foutez-moi la paix!

Ferdinand Hodler (1853-1918)
Autoportrait dit Autoportrait parisien, 1891
Huile sur panneau - 29 x 23 cm
Genève, Musée d’Art et d’Histoire,
dépôt de la Fondation Gottfried Keller en 1914
Photo : Musée d’Art et d’Histoire /
Bettina Jacquot-Descombes


En fait ce qui m'a donné envie de faire des recherches sur Hodler c'est d'entendre, au cours de l'émission, parler de son oeuvre : Les Las de vivre qui font partie d'une trilogie (Les Ames déçues, Les Las de vivre, L'Eurythmie). Ce titre Las de vivre me parlait, terriblement. Je n'avais pourtant ce samedi pas encore appris la nouvelle reçue le dimanche :

"Madame, je suis au regret de vous faire part de la triste nouvelle du décès de notre ami commun, Dominique Chaussois.

Cordialement,"

("Notre ami commun". Mais non! Un ami au sens où je l'entends, on sait comment il va, on lui vient en aide s'il va mal, on va le voir, le toucher, l'embrasser, le serrer dans nos bras, et même si l'on ne peut rien faire pour changer le cours de son désespoir, on est là, présent, physiquement! Je ne savais rien de cet homme en dehors de son blog que je lisais chaque jour. Je pensais bien que derrière les commentaires, les siens, derrière son humour, il y avait une dérision, une mélancolie. D'ailleurs je ressentais tellement cette mélancolie dans ses billets que je ne commentais plus depuis longtemps, ne pouvant me complaire dans l'humour des commentaires qui ne correspondait pas à ce que je ressentais.  Mais je n'avais pas pensé qu'il y avait une détresse telle, qu'elle le mènerait à cela.**)



Les Ames déçues

Les Las de vivre

Eurythmie

Hodler a souvent peint des vieillards. Sa cote est aujourd'hui astronomique : plus de quatre millions de francs suisses pour l'un des paysages chez Christie's en 2002 !

Il est considéré essentiellement comme un peintre symboliste et il a inventé le parallélisme qu’il définit comme la répétition de formes, de couleurs semblables et qu’il considère comme étant une loi de la nature. Il s’agit en fait du parallélisme entre l’art et la nature.

Mais je n'avais et n'ai pas l'intention de faire un  cours sur Ferdinand Hodler, une idée d'en parler m'entraîne ailleurs. Ma propre lassitude sans doute m'a menée vers ce "tryptique". Chemin faisant j'ai découvert des oeuvres moins angoissantes et plus lumineuses comme  Bleu Léman, ou l'étonnant Regard dans l'infini.

Je termine avec ce tableau de Ferdinand Hodler, je l'aime particulièrement, qu'on ne me demande pas pourquoi. En peinture comme en musique, je déteste commenter.
Je l'aime./

Wetterhorn, 1912.
Huile sur toile 65 x 88,5 cm

** J'ai écrit ce passage ce matin en complément de ce billet commencé samedi.
Des hommages à Dominique Chaussois ont été rendus ici, pour ceux que je connais, et sans doute ailleurs :

(Celui-ci n'est plus d'actualité. Rajout du 30.04.2016)


(Celui-ci non plus).