Vu hier soir le film de Jacques Doillon : Pour un oui ou pour un non.
Un grand moment.
Filmé en 1988 sur un sujet intemporel.
Filmé en 1988 sur un sujet intemporel.
Extraordinaire pouvoir des mots - pour notre bonheur ou notre malheur - dans une mise en scène sobre du huis-clos de Nathalie Sarraute où Jean-Louis Trintignant et André Dussolier excellent et nous emmènent jusqu'aux portes de l'enfer.
Deux amis d'enfance qui ne se sont pas vus depuis longtemps décident de se revoir. Ils parlent et cherchent ce qui a pu causer leur éloignement : des mots prononcés d'une certaine façon, une intonation etc. Très vite, une dispute commence et tourne au règlement de comptes. Passionnant, vertigineux!
"L'un veut faire dire à l'autre la raison de sa distance, de son éloignement dans l'amitié. Il lui faudra insister longuement pour qu'enfin le mobile soit nommé : "Ce n'est rien, juste des mots. Oui c'est à cause de ce rien que je me suis éloigné. Tu m'as dit quand je me suis vanté de je ne sais plus quelle réussite, "c'est bien... ça..." avec un petit ton, avec cet étirement entre le bien et le ça." S'ensuit une joute oratoire où chacun peu à peu découvre en même temps qu'il le formule qu'il vit cette amitié comme un piège et que l'autre représente tout ce qu'il déteste.
Quelle honte pourrait-on penser, de rompre une amitié si parfaite pour un oui ou pour un non! Un "oui"? Ou un "non"? Ce n'est pas la même chose."