lundi 4 avril 2016

Rouge viscontien

Dimanche 3 avril.

Une journée de rien, à rêvasser. Impossible de lire en ce moment.

Repos bien mérité. Le soir, je me repassais le film de Luchino Visconti : L'Innocent

"Ce dernier film, crépusculaire malgré la jeunesse des personnages et la lumière de Rome et de la campagne romaine, L'Innocent (L'Innocente), (1976), est librement inspiré du roman de Gabriele D'Annunzio, L'Innocent, titre de la version littéraire italienne (1892), (L'Intrus dans sa traduction française). À sa sortie, la presse n'en fit pas grand cas, trompée peut-être par la société bourgeoise décrite dans le film, par les décors et les costumes de la fin du XIXe siècle. Se trompant sur le sens du film, elle n'y vit pas ce qu'il contenait, l'analyse profonde du seul sentiment amoureux, sentiment universel, et de la dépendance qu'il implique, compliquée, douloureuse, voire destructrice."
(Source Wikipédia).

Je peux voir et revoir les films de Visconti, je découvre et ressens toujours quelque chose de nouveau. Et cette permanence : beauté des images, richesse de la décoration. Il y a un rouge viscontien (comme il y a un rouge Hermès,  un rouge de Chine, un rouge Cardinaux). Le rouge est ma couleur favorite.








(Captures d'écran)

Visconti par lui-même

Le metteur en scène milanais « a consciemment rattaché ses propres films à ses souvenirs autobiographiques », nous dit René de Ceccaty, traducteur en français du Roman d'Angelo, œuvre littéraire inachevée de Luchino Visconti. Situations, scènes et personnages des films réalisés par Visconti constituent presque invariablement un florilège de réminiscences intimes et personnelles. Voici comment Visconti se décrit lui-même : « Je suis venu au monde le jour des Morts par une coïncidence qui restera toujours scandaleuse, en retard de vingt-quatre heures peut-être sur la fête de la Toussaint... Cette date m'est restée attachée pour la vie comme un mauvais signe. Je viens d'une famille riche. Mon père, bien qu'aristocrate, n'était ni stupide ni inculte. Nous étions sept enfants, mais la famille s'en est bien sortie. Mon père nous a élevés sévèrement, durement, en nous aidant à apprécier les choses qui comptaient : la musique, le théâtre, l'art... J'ai grandi dans une odeur de pharmacie : nous, les enfants, entrions dans les couloirs de l'établissement Erba, qui sentaient l'acide phénique, et c'était une telle excitation, une telle aventure ! Le sens du concret que je crois toujours avoir possédé me vient de ma mère... Elle aimait beaucoup la vie mondaine, les grands bals, les fêtes fastueuses, mais elle aimait aussi ses enfants, la musique, le théâtre. C'est elle qui s'occupait chaque jour de notre éducation, qui m'a fait apprendre le violoncelle. » (Settimo giorno, 28 mai 1963) Cette mère tant aimée, les critiques n'ont pas manqué d'en souligner la ressemblance avec la mère « proustienne » de Tadzio, l’éphèbe de Mort à Venise. « Il n'y a pas un instant de notre vie d'alors qui ne s'illumine dans le souvenir de la présence attentive de ma mère... Mon souvenir le plus heureux se situe à la première heure, avant le petit déjeuner... Je vois encore le reflet de la lumière incertaine sur mon violoncelle, je sens le poids léger de la main de ma mère sur mon épaule », nous confie encore Luchino Visconti. René de Ceccaty rappelle également que Visconti précisait que le Prélude, choral et fugue de César Franck, que joue la mère dans Sandra, incarnée par Marie Bell, était souvent interprété par sa propre mère.

(Source Wikipédia)

Lundi 4 avril.

Perdu deux balles. Mais non, pas au bandit manchot (0_0)!
Deux balles de golf perdues sur le même trou! Même pas dans l'eau, dans des herbes sauvages et toujours détrempées; pourtant les fairways sont impeccables. Je ne les ai pas cherchées, pas envie de glisser. Mon adorable partenaire n'était pas là pour me les ramener; il prenait d'ailleurs trop de risques et me faisait penser un peu, dans cette intrépidité, à toi quand tu t'approchais trop près  de la mer sur les côtes sauvages de Quiberon et de la Pointe du Raz. Tu te retournais vers moi en riant et je te faisais la tête. Le reverrais-je un jour, lui?
Mais oui, il suffit d'y croire et j'y crois, fermement. Quand je le reverrai, je ne l'écrirai pas. Il n'y aura plus rien à dire. Ce sera... ce sera, un point c'est tout. On ne perd jamais un ami. 
"Personne ne sait jamais ce qu'on gagne avec une naissance. On n'y gagne que des espérances, des illusions et des rêves. Il faut attendre la mort pour savoir enfin ce qu'on perd."

Jean d'Ormesson,  Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée.