vendredi 19 juillet 2013

Dans la chaleur de l'été, je...

Les plages doivent être noires de monde avec cette chaleur. (Les pauvres. Mmm!)
Et je glandouille devant mon écran avec mon ventilateur!
Sur les conseils d'un ami, j'ai rempli ma baignoire d'eau froide. 
Au lieu de prendre des douches tous les quarts d'heure je trempe dedans toutes les heures.
Je glandouille et je me mouille.
J'observe...


Un pigeon "dans sa cage"


Hier il était là...


 ... et c'est lui qui m'observait!


Après avoir voleté toute la nuit, le papillon se repose, c'est le matin.
Laissons-le tranquille. A midi, il est toujours là.


Allons poursuivre ma lecture : Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau de Linda Lê, avec un dictionnaire à portée de main. C'est fou le nombre de mots, de verbes que je ne connais pas sous sa plume. Je suis vraiment ignare!

"Il s'amuït". S'amuïr : rendre muet.
"Les homoncules du bolchévisme". 
Homoncule :  
1    petit homme imaginaire doué d'un pouvoir surnaturel  

2    familier   petit homme  
"L'héautontimorouménos qu'il était s'efforçait de se libérer des imagos..." (0_0)
Héautontimorouménos : Bourreau de soi-même.

Qu'on se rassure, la plupart des chapitres peuvent se lire sans dictionnaire. Je rappelle qu'il s'agit d'un essai :

Linda Lê rend un hommage exaltant à ses seize écrivains de prédilection, qui l'ont tant aidée à vivre.
On aime passionnément
Ils sont seize, quinze hommes et une femme. Seize flammes littéraires entretenues par une gardienne de temple bienveillante, consoeur de plume ayant consacré toute son oeuvre romanesque à la question de la survie par l'écriture. Linda Lê, chuchoteuse cinglante et réfléchie, nous présente ses écrivains de chevet dans une série de portraits brefs, denses et aimants, où affleurent, avec la même urgence nerveuse, ­l'essence profonde de ses auteurs de prédilection et sa vérité intime à elle. Citons-les, pour que les connivences ou appétits de découverte soient de suite éveillés. Il est, parmi ces noms, des sésames pour un indéfectible lien de papier, à la vie à la mort : Ghérasim Luca, Georges Perros, Stig Dagerman, Robert Walser, Louis-­René Des Forêts, Felisberto Hernández, Ladislav Klíma, Osamu Dazai, Hanokh Levin, Sándor Márai, Karel ­Capek, Tommaso Landolfi, Juan Rodolfo Wilcock, Louis Calaferte, Stanislas ­Rodanski et ­Simone Weil.
(Télérama)

 L'héautontimorouménos

A J. G. F.

Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Sahara,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?

Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
  
Charles Baudelaire