Dépoussiérage de ma bibliothèque. Un petit livre tombe par terre, une lettre s'en échappe. Je la relis, avec émotion. De mon fidèle ami, qui ne m'a offert que des ouvrages qui m'ont touchée et fait découvrir tant d'auteurs. Ô lettres manuscrites, vous êtes irremplaçables, je vous respire, je vous serre contre mon cœur.
Et ce matin, j'étais emplie de vide. Ce n'était donc pas le hasard qui m'a fait relire cette lettre : elle m'a tellement réconfortée.
Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
(Lettre publiée ici, avec l'accord de l'auteur).
23.08.2007.
Ma chère M.,
Depuis plusieurs
jours déjà mon cœur commande à vous écrire, mais l’esprit simplement n’y était
pas. Ce moindre mot qui, parfois, surgit comme un mot de trop…
Ainsi que vous le
savez pour l’avoir éprouvé, j’en suis sûr, « notre besoin de consolation
est impossible à rassasier ». Ce texte, menu mais tranchant telle une lame
de poing, figure à mon chevet depuis la fin de l’adolescence. Le pessimisme qui
le traverse a, inversement, la vertu d’un coup d’étrier : il stimule au cœur
de la blessure, de la plaie… Je souhaite, en tout cas, qu’il sera pour vous une
« heureuse » ( !) découverte !
Mon séjour en
terre valaisanne fut parfois copieusement arrosé (d’eau de pluie !) ;
une amie de ma sœur m’a fait l’éblouissante surprise de m’offrir un livre de
Maurice Chappaz (écrivain sublime, malheureusement si rare que les librairies
françaises le boudent !) dédicacé à mon intention de la main de l’auteur
(lequel vit en Valais). Cette offrande très précieuse n’a pas lassé de m’émouvoir… Maintenant,
de retour à N., je me replonge tant bien que mal dans mes pages broussailleuses
d’orties…
Je découvre,
ces jours, un poète tchèque contemporain :
Petr Kràl. Je crois que vous aimeriez sa poésie…
Pour ce qui est du
C.P., il me semble que je ne revienne pas de sitôt. Mais mon humeur est si
variable…
J’espère que cette
lettre vous trouvera en bonne santé tant morale que physique, et pardonnez
encore, chère M., mon silence de tombe. Je passe de temps à autre sur votre
blog* et vous lire me redonne toujours du baume au cœur…
Je vous embrasse
avec Tendresse.
D.
* Il s'agissait d'un autre blog, un Journal que je tenais sur un site qui n'existe plus.