Petit tour à la bibliothèque hier, pas de livres à rendre ni à emprunter, ceux en cours ne sont pas terminés : Une leçon de flûte avant de mourir de Jacques-Etienne Bovard et toujours Pétrarque, Secretum… Simplement une pause dans le silence léger, douillet, au premier étage de la bibliothèque, pour consulter quelques livres d’art, non empruntables, bien lourds. Puis quelques revues littéraires à disposition. Je prends ici le temps de lire, ne rien faire d’autre entre-temps, je me demande si ce n’est pas ici, que je devrais venir chaque jour, pour lire. A la maison je suis toujours détournée rapidement de mes lectures par des choses sans importance pourtant, mais qui m’empêchent de rester concentrée sur mon ouvrage.
Lire dans une bibliothèque, c’est comme faire une retraite dans une abbaye : ce silence, ces lecteurs studieux, un moment presque spirituel qui m’enveloppe d’un doux bien-être.
En sortant de la médiathèque, je me suis attardée sur une exposition ludique qui s’adresse plus particulièrement aux enfants (mais je suis une enfant) : L’ABC DES BESTIOLES.
"Des sculptures animalières réalisées à partir de matériaux de récupération (canettes, boutons, capsules, etc.) ont donné vie à des bestioles au travers d'une collection de livres pour enfants."
On peut ici en cliquant sur "Le livre", "Voir les bestioles" puis sur chaque lettre de l’alphabet, les voir s'animer. (Je n'en ai photographié que quelques-unes).
En reproduisant ces photos, j’entendais ce soir Serge Doubrovsky invité de La Grande Librairie pour son dernier ouvrage (on ne peut mettre "roman" sur ses livres, autofictionnels) parler, à 82 ans, avec émotion de l’amour. Je passais de l'enfance au vieil homme allègrement. Lire l’article du Monde sur l'écrivain et : Un homme de passage.
"Au-dessus de son bureau, à Paris comme à New York (avant qu'il ne s'arrache à cette ville, où il a enseigné pendant quarante ans), Serge Doubrovsky a placé une photo de Proust et une de Freud. Quand il lève les yeux, ce sont ces dieux tutélaires qui le regardent travailler."
"On ne se comprend soi-même, dans ses rapports à autrui, qu'en se contestant."
Serge Doubrovsky.