mardi 22 février 2011

Attachement et perte

Je ne sais pas si LA vie c’est cela mais c’est MA vie : se détacher, s’attacher, se détacher, s’attacher. S’éprendre, se déprendre. Se perdre, se retrouver. Se libérer puis s’enchaîner. Jusqu’à ce qu’un jour se libérer c’est se déchaîner. Je n’attends plus, je n’espère plus, je n’ai plus d’illusions. LIBERATION. Je ne pourrais dire cependant : "aucun affect, zéro sentiment". Ça, jamais ! Il y aura toujours en moi, enfoui, un trop plein d’amour qui sommeille. Je préfère le laisser en souffrance désormais plutôt que de le laisser s’exprimer vers des amours impossibles. Tout devient plus fragile en vieillissant, les émotions fortes peuvent être fatales. Existe-t-il une émotion plus intense que celle-là ? Non !
Je ne sais pas si je parviendrais à me dire, définitivement, qu’il me faut maintenant vivre sans amour, sans tendresse, mais j’essaie de me rentrer dans le crâne que je dois m’habituer à cette idée. Ces "choses-là" ne peuvent exister à sens unique. Tout devrait s’apaiser à mon âge ; bien sûr la sexualité s’est mise en veille, pfff! et je crois même sur off, mais quand je parle d’amour c’est de bien autre chose qu’il s’agit.

 Photo de Albert Van(?) que j'ai découverte ici.



C’est ce à quoi je pense… en attendant mon tour dans la salle d’attente, en fermant les yeux pour ne pas voir son côté sombre et gris, un peu enjolivé par ce pastel.

C'est mon tour. Je le reconnais; nous avons pris quinze ans depuis ma précédente consultation. Bien sûr il ne se souvient pas de moi, il me dit en riant : "quinze ans? J'étais encore beau". Je lui réponds : "moi aussi, mais vous, n'avez pas changé". En sortant de son cabinet, j’ai presque envie de danser (oui en ce moment je danse dans ma tête, comme tout à l’heure dans ma voiture je chantais à tue-tête, comme une midinette avec Florent Pagny. Non mais je suis débile, dès que je suis dans ma voiture, j'ai quinze ans), donc en sortant de… blabla, je regarde ces instruments et je sais que, youpi, je n’aurai pas besoin d’intervention !

Non, mes maux auraient plutôt besoin de pansements. A vérifier tout de même!






Au retour je m'arrête pour acheter un modeste bouquet printanier, le ciel est si gris, il mettra un peu de soleil dans ma maison. J'ai faim! Tea-time, j'ai fait un far aux pruneaux ce matin, miam!