mercredi 7 décembre 2016

"Les plus belles histoires commencent toujours par des naufrages" *



(12 janvier 1876 - 22 novembre 1916)

"J'aimerais mieux être un météore superbe, et que chacun de mes atomes brillent d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie.
La fonction propre de l'homme est de vivre, non d'exister.
Je ne perdrais pas mes jours à essayer de prolonger ma vie, je veux brûler tout mon temps."
(Jack London).

Vu samedi soir sur Arte un très beau film-documentaire : Jack London, une aventure américaine.

"Réalisé  à l’occasion du centenaire de sa disparition, ce passionnant documentaire retrace le destin hors normes de Jack London, à travers des archives exceptionnelles, souvent inédites, dont les remarquables photographies que l’écrivain voyageur a prises lui-même. Il mêle les témoignages de spécialistes à des scènes de reconstitution tournées dans le grand Nord canadien, en Polynésie et dans son ranch de la vallée de Sonoma, sur les traces de cet insatiable explorateur de la nature, qu’elle soit sauvage ou humaine."

Jack London a été élevé dans un milieu très pauvre, la classe ouvrière, prolétaire. Il est né dans ce milieu et ne l'a jamais oublié. D'où - peut-être -  ses liens avec le socialisme.
A la fin du 19e siècle, de nouveaux émigrants venus d'Europe affluent vers l'Amérique. La production industrielle explose mais cette formidable expansion plonge aussi dans la pauvreté des Américains menant une existence de misère.

J'ai capturé sur l'écran cette photo, uniquement parce que l'homme moustachu, à droite, avec sa casquette de pêcheur, est le sosie de feu mon grand-père (il était aussi maigre; il avait de magnifiques cheveux blancs et la même moustache ainsi que sa casquette de pêcheur vissée sur La tête toute la journée)!



"Le vagabondage m'avait empoigné et je ne pouvais plus m'en passer. Demain est autre jour... et je débordais de jeunesse."

Jack London, après son divorce en 1905 (marié avec Elizabeth Maddern, "Bessie", en 1900), se remarie avec Charmian Kittredge. (Prononcer Charmiane).

Avec Charmian, Jack a trouvé plus qu'une épouse, celle-ci devient sa première lectrice. Elle tapait ses manuscrits.

Cultivée, sportive, cavalière émérite, elle devient aussi son compagnon d'aventures, celle avec qui tout partager même les paris les plus audacieux.



Jack avait besoin d'une sorte de partenaire et c'est comme ça qu'ils se voyaient. Entre eux, ils s'appelaient : partenaires. Elle était prête à l'accompagner dans toutes ses aventures.

Durant l'été  1916, la découverte de Psychologie de l'inconscient publié par Carl Gustav Jung impressionne Jack fortement. Elle lui permet de porter un regard nouveau sur son parcours, de mieux comprendre les forces qui guidèrent sa vie et motivèrent son travail d'écrivain :

"Je me trouve au bord d'un monde si nouveau, si terrible et tellement merveilleux avoue-t-il à Charmian, que j'ai presque peur de le regarder."

Mais la maladie ne lui laisse maintenant plus de répit. Lorsqu'il repart pour la Californie, à la fin du mois de juillet, il a terriblement grossi. Les reins ne fonctionnent presque plus et occasionnent des douleurs intenses. Le 22 novembre 1916, quelques jours seulement après qu'une équipe de la firme Pathé est venue le filmer sur son ranch, il décède des suites d'une crise d'urémie *. Il venait d'avoir 40 ans.




* sur sa mort, les avis divergent, la thèse du suicide est évoquée (Source Wikipédia ci-dessous) :

"Il meurt le des suites d'un empoisonnement du sang causé par une urémie, maladie dont il souffrait depuis son voyage dans le Pacifique. Au moment de sa mort, il était également atteint de dysenterie, et était rongé par son alcoolisme. Certains ont répandu la rumeur que Jack s'était suicidé, mais un de ses docteurs, Alan Thompson, présent lors de sa mort, confirmera la thèse de l'empoisonnement.
Le sujet du suicide avait déjà été évoqué dans un de ses romans intitulé Martin Eden, où son héros se donne la mort. Dans la biographie réalisée par l'écrivain, poète et chanteur Yves Simon, consacrée à cet auteur et intitulée : Jack London, le vagabond magnifique, la thèse du suicide par une overdose de morphine est retenue :
« Quant à sa mort, il penche plus pour un suicide que pour un accident. L'homme a trop écrit, trop vécu — au sommet de sa gloire, il s'impose de nouveaux défis : tour du monde avec son propre bateau, le Snark, reportages tout-terrains. Son cœur, sa tête sont trop pleins, son corps malade. La machine humaine a tourné au-delà de ses forces et de ses moyens. Le génie fatigué de la vie disparaît avant d'avoir eu l'idée de vieillir : « Je ne perdrais pas mes jours à essayer de prolonger ma vie, je veux brûler tout mon temps. »"
Jack avait été un formidable témoin de son temps, accompagnant tous les bouleversements d'une Amérique en pleine mutation.
Six mois après sa mort, le 6 avril 1917, les États-Unis rejoignent les alliés et déclarent officiellement la guerre à l'Allemagne. Un an plus tard le conflit est terminé, ils sont devenus la première puissance mondiale.
Jack de son côté est l'auteur le plus lu du monde!



(Toutes ces photos sont mes captures d'écran)

Pour revoir sur Arte ce film très documenté (1 h 30) et plus passionnant, plus VIVANT que ces deux ou trois notes volées  :
  • Diffusion :
  • mercredi 28 décembre à 16h55
  • jeudi 12 janvier 2017 à 09h25
  • Disponible en direct : oui
  • En ligne du 26 novembre au 10 décembre 2016
  • Disponible en Europe