lundi 12 décembre 2016

Foin de la sagesse, soyons fous !

Ce matin dans les NCC : Érasme, Éloge de la Folie 

Première émission de la semaine sur le thème :

Sommes-nous tous fous?



Jacob Cornelisz Van Oostsanen (?)
 Fou qui regarde à travers ses doigts, vers 1500. 

Davis Museum and Cultural Center, Wellesley (Massachusetts). 
L’Éloge de la Folie d’Érasme illustré par les peintres de la Renaissance du Nord, Editions Diane de Selliers.

"Tout le monde dit du mal de la Folie. Cependant, moi seule parviens à amuser tant les dieux que les hommes. Il me suffit d’apparaître pour que votre visage s’éclaire. Je me montre et aussitôt je chasse l’ennui de votre âme."

Le vieillard et l’enfant

« Qui supporterait le voisinage d’un vieillard riche d’expériences et doté d’un parfait jugement ? Personne. Mes vieillards à moi ne sont pas dégoûtés par l’existence et n’empoisonnent pas les autres. Ils ont en outre un avantage sur la petite enfance : le plaisir de bavarder. De plus, les vieillards et les enfants s’adorent car tout les rapprochent et jusqu’à leur physique : cheveux clairsemés, bouches édentées, balbutiements, manque de mémoire, insouciance. Cette ressemblance s’accroît au rythme de la vieillesse jusqu’à l’heure du trépas, où le vieillard – comme le petit enfant – ne sait plus regretter la vie ni sentir la mort.
A côté de mes métamorphoses, que valent celles des autres dieux. Ils transforment leur protégé en arbre, en cigale, en serpent ; moi, je ramène l’individu au meilleur moment de sa vie. Si les hommes essayaient de me suivre plutôt que de chercher la sagesse, ils seraient toujours jeunes au lieu de décrépir.
Les philosophes et les gens occupés aux affaires sont vieillis avant l’âge et continuellement moroses, parce que la tension et les soucis les ont aigris.
Mais fous au contraire, gras et bien-portants s’épargneraient tous les inconvénients de l’âge s’ils ne fréquentaient jamais les sages. »
Érasme, Éloge de la Folie.

 "Qui veut retrouver sa jeunesse n'a qu'à reprendre ses folies."
Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray.

(Que j'aime la folie... et les fous!).