dimanche 25 décembre 2016

C'est un coup à prendre

Samedi 24 décembre.

Chic! Noël tombe un dimanche. Ouf! Ce sera donc un week-end normal. Pourtant, dès potron-minet, reçu un merveilleux Conte de Noël, de Suisse. La journée commence bien et la migraine s'estompe. Ne pas se laisser abattre... par les articulations grippées. Se doper légèrement. Fait petit parcours en début d'après-midi, joué deux balles et, testé mon cadeau de Noël offert par moi-même, la veille à la boutique de l'autre golf. Un nouveau sac portable hyper léger à porter comme un sac à dos. L'enfiler - si j'ose dire - fut un exploit. C'est "un coup à prendre" me dit la gentille-belle hôtesse. Oui, un coup à se tordre le dos et les reins pour "prendre le bon coup", pour une Bécassine comme moi. Je n'y arrivais pas! J'enfilais l'anse du bas avec le bras gauche et me tordais (de rire aussi) le dos pour attraper l'autre avec le bras droit. Ça ne marchait pas. Je recommençais, sans succès, emmêlant les anses. Je demande alors à la gentille-belle hôtesse de mettre le sac sur son dos pour me montrer comment je dois m'y prendre (il n'y avait personne dans la boutique, à part un petit malotru jeune golfeur, d'une dizaine d'années, se prenant pour Tiger Woods et me poussant (carrément) pour s'entraîner sur le tapis de putting, aaarrrgggrrr! L'enfant-roi dans toute sa splendeur son horreur). Elle s'y prend comme moi, commence par la bretelle du bas, y passe son bras gauche puis se tortille pour attraper l'autre avec son bras droit, la prend dans le mauvais sens sans parvenir à la mettre sur son épaule. Voyez, lui dis-je, c'est la galère! Elle repose le sac puis enfile son bras droit cette fois dans la bretelle du haut et hop, l'autre se présente illico pour le bras gauche. Il faut commencer par le bras droit me dit-elle. Allons-y, ok ça marche. Je m'inquiétais un peu et pensais : ce doit être crevant sur le parcours de poser le sac à chaque coup et surtout de le remettre sur le dos, mais bon, je l'achète, j'allais "prendre le coup". Je n'ai pas eu le choix de la couleur, il n'en restait que deux et l'autre d'une marque différente me faisait déjà mal au dos, sans rien dedans. Hum! Il est beurk : noir et parme.
Je l'ai donc testé. Ben, ça ne vaut pas un caddie qui vous porte votre sac c'est sûr (celui-là porte le sac très bas sur les fesses, peut-être vais-je devoir lâcher du lest, je crois avoir trop serré les "bretelles"). J'ai "pris le coup", le poids est bien réparti pour le dos quand on le porte mais tout de même, c'est assez ch..nt à poser, à remettre, à chaque coup, je perds du temps et je ne n'ai plus la souplesse d'une minette.
Bref, après cette mise en bouche de 24 décembre, j'allais prendre un Cappuccino, où ça? Tsss!... à Sainte-Marine. C'est d'ailleurs un Café viennois qu'ils servent (avec de la chantilly). Le seul bistrot ouvert sur le port, mon préféré. Un peu frisquet sous un ciel gris pour rester en terrasse. Intérieur plein, c'est tout petit, il reste un table pour moi. Clientèle de 7 à 77 ans! Mais si mais si : en face de moi, trois mamies faisaient une sortie entre copines (Mmm!) et prenaient des cafés allongés, à ma droite, un couple sympathique (deux messieurs, la cinquantaine)) buvait un verre de rosé, à ma gauche, une tablée dynamique (pour ne pas dire dynamite) de deux couples (messieurs-dames, la trentaine) avec deux fillettes qui s'amusaient aux jeux vidéos avec - chacune - une espèce de smartphone qui avait l'air d'un jouet, en plastique rose. Et moi, seule (sans âge ah ah!) évidemment, perdue dans mes pensées en imaginant celles des autres. Un jeune homme sur la terrasse fait un selfie de sa tablée d'amis, avec une perche (je le prends en photo discrètement, je l'ai barbouillé et lui ai mis des lunettes). 




En repartant je fais un arrêt dans la chapelle... pour voir la crèche, un peu tristounette. Je mets trente centimes dans la tirelire pour voir deux fois l'ange me remercier de la tête.  (Souvenirs d'enfance).



Et je reprenais la route... Que vois-je en arrivant chez moi, sur mon paillasson : un ravissant bouquet de fleurs (*_*). Qui  donc m'envoie des fleurs? Mais c'est bien sûûûûr, mon cher ami, trop éloigné lui aussi pour être là. J'étais gâtée et pas aussi seule que je le laisse penser.
Abrégeons! Dîner du 24 décembre, même heure que d'habitude. Écouté en podcast Le Temps des écrivains.
Puis j'ai regardé un documentaire en DVD sur Edgar Morin : Chronique d'un regard. je ne savais pas qu'il était si passionné par le cinéma. Passé une belle soirée. Au lit, terminé le livre en cours Berl et d'Ormesson : Tant que vous penserez à moi.

Dimanche 25 décembre. Noël.

Angoisse des matins gris. Genou bloqué, douleurs diffuses. Antalgiques pour vite se dérouiller. Ne pas rester assise. Penser à rien. Ne pas pleurer. Oublier tout ce qui déclenche du chagrin. Ne pas traîner. Pourtant je traîne, je regarde le ciel plus gris qu'hier, puis quelques gouttes de pluie. Je regarde plus tard, ce n'est que du crachin. C'est le jour de Noël. Ne pas rester à la maison. Ne pas aller se promener au bord de la mer, c'est un sale jour, pour moi. Je traîne pour ne pas être prête trop tôt. Mais les heures passent vite. C'était décidé, par n'importe quel temps, j'irai au golf et pas sur le petit parcours, sur le grand. Un antalgique au réveil, un autre avant de partir; je peux marcher même si la douleur est là et pas diffuse, précise, mais précisément elle se diffuse maintenant dans toute la jambe. Serrer les dents. Je pars à 13 heures, le crachin se sent à peine. Il y a trois voitures sur le parking avec la mienne. Des frappés du golf, comme moi, ou des qui s'ennuient chez eux; que des hommes. Puis deux parties me suivaient. Je ne pouvais pas traîner. Je m'arrêtais un instant en apercevant le mignon petit sapin. Il y avait quelque chose au pied. Je m'approchais, je n'avais pas pris mon appareil de photo. Il y avait une rose blanche posée debout, enveloppée d'un papier transparent. Même pas fanée. Incroyable. Qui l'avait déposée là. Cela avait un sens, c'est certain. Comme on dépose une fleur sur une tombe? Pour remercier les jardiniers d'avoir garni de sapin? J'aurais voulu savoir son histoire à cette rose déposée là, troublante, comme ce joli petit sapin. Ainsi, quelqu'un, quelqu'une, avait été sensible, comme moi, à ce sapin? Ça me réconfortait, je ne sais pourquoi. Enfin, je n'en sais rien, c'est peut-être seulement moi qui m'inventais des histoires...
J'avançais, le crachin devenait plus dense, je n'avais qu'un vieux pull, il était bien mouillé, mes cheveux aussi. Le crachin n'était pas désagréable. Je décidais tout de même de ne pas faire le 7 et le 8, je coupais au 9 et terminais, pas fatiguée du tout; sans doute les antalgiques...
Mon téléphone avait sonné au 6... Le hasard... lui... Je n'y croyais plus et je n'avais plus l'énergie pour y croire. Il laissait faire le hasard. J'avais tant aimé jouer avec lui, je m'étais adaptée à ses horaires, contraignants pour moi, me passant de déjeuner; je n'étais plus assez solide pour m'en passer, même s'ils ne sont faits que d'un potage et d'un yaourt!
Je n'avais pas regardé le ciel aujourd'hui entre les coups... pour te parler mon Aimé. J'étais là sans être là, un peu comme toi en fait. Deux fois je t'ai tout de même dit : allez, tu me rentres ce putt nom d'une pipe, et tu ne l'as;-) pas rentré. Je ne voulais pas trop penser à toi.
J'allais à ma voiture sans me presser. J'étais satisfaite : j'avais pu faire 7 trous sous le crachin, mes cheveux frisaient, bien mouillés, mes chaussures étaient trempées. Vraiment, je n'étais pas fatiguée. Ce sac était peut-être pas mal...

Ce soir, je suis restée derrière cet écran, à écrire ici, après avoir écouté Le Masque et la Plume. Ah oui, j'allais oublier, hier j'ai reçu un bref message, d'un lecteur, inconnu, qui m'écrivait ceci :
"votre billet [...] de ce jour est superbe. Superbe comme tous vos billets que je lis depuis des mois. Bravo, merci et soyez heureuse.".

Merci à ce lecteur, encourageant."Soyez heureuse". Merci, merci de cette délicatesse.
Un jour j'arrêterai d'écrire ici. On se donne des échéances et on ne les tient pas toujours.