vendredi 16 décembre 2016

Le plaisir est plus fort que la douleur


Ça m'est apparu comme une évidence aujourd'hui.
La douleur était plus vive que les autres jours. Je l'ai cru. En fait non. C'est mon plaisir de jouer qui était absent.

Je pensais à ces deux belles heures passées lundi, en bonne compagnie. Au démarrage la douleur était bien là, j'avais oublié de prendre un antalgique et de mettre ma genouillère (ben oui, je passe de la coudière à la genouillère, une vraie loque). Nous étions trois, deux messieurs s'étaient inscrits avec moi, il n'y avait pas d'autres places pour avoir un départ.
Ce fut une partie formidable. Pas de bavardage. Jeu mélangeant le sérieux à la décontraction, l'un balayant pas mal le terrain de droite à gauche mais tellement sympathique, souriant, ne perdant pas de temps (j'apprenais plus tard qu'il avait mon âge, je ne lui en donnais pas tant; j'apprenais aussi qu'un golfeur de notre âge avait eu une crise cardiaque la veille au départ du 1 et qu'il était mort, sur place. La mort dont je rêve) et l'autre, joueur, beaucoup plus jeune, (disons une vingtaine d'années de moins), joueur à la carrure d'athlète. Je trouvais son swing un peu rapide avant le départ en le regardant faire ses mouvements d'essai.
Nous démarrons. Dans la descente du premier trou j'avais aussi mal au genou qu'en descendant les escaliers. Je me disais que mes articulations allaient s'échauffer, je me forçais à marcher droit, sans boiter; ne pas leur montrer qu'ils jouaient avec une éclopée. Je portais mon sac, avec seulement trois clubs et un putter J'avais aussi un peu mal à l'épaule. Ah ah!
Double bogey pour moi et pour le "tellement sympathique" qui avait mis une première balle dans l'eau et, bogey pour "l'athlète" qui avait un peu raté son second coup après un super-drive et un swing plus fluide qu'aux essais.
Départ du 2. Drive d'enfer pour l'athlète et hors limite pour tellement sympathique. Pour moi, un bon coup, honnête. L'athlète assurait, ne commentait pas ses superbes coups ni les nôtres mais on sentait de l'empathie dans son attitude à notre égard. Une délicieuse ambiance. Soudain, j'oubliais ma douleur, était-elle toujours là? Je montais la côte sans difficulté. L'athlète fit son premier PAR. Ensuite, pour lui ce fut BIRDIE PAR PAR  BOGEY  PAR PAR BIRDIE au 9. Tellement sympathique avait bien amélioré son jeu à partir du 5, le mien avait été satisfaisant (pour moi), j'étais motivée par leur fair-play.
La partie s'est arrêtée là, au 9 pour tous les trois.
C'était bizarre : je n'avais plus du tout mal au genou. J'en étais sûre : le plaisir était plus fort que la douleur. Mais elle s'est réveillée le soir-même.

Mercredi : fait 9 trous seule. Pris un antalgique avant (douleur revenue, handicapante), mis genouillère. C'était jouable, pas trop souffert. Moins bien joué que lundi mais je me sentais bien.

Jeudi : antalgique, pas mis genouillère. Joué deux balles sur le petit parcours, plat, pas fatiguant, agréable. Douleur tout de même mais jouable. Légèrement vertigineuse. Je joue trop souvent...
Tant que le plaisir est plus fort sur le parcours que la douleur, je golfe!

Aujourd'hui vendredi : douleur, intense. Je préviens ma partenaire dès ce matin qu'il est probable que je ne puisse pas faire les 9 trous cet après-midi.  Antalgique ce matin mais pas repris avant le départ; genouillère. Sensation vertigineuse. Départ, bavardage... Nous entendons quelqu'un nous appeler, sur le 9. C'était lui... Je regrettais de... je sentais que... Nous passions ensuite elle et moi d'un trou à l'autre... Une partie "amicale", sans enjeu (ouf!)... Abandon au green du 7, douleur vive. J'avais fait un trou de plus que prévu mais je ne pouvais vraiment pas finir avec elle.  Aucun plaisir à jouer.
Le temps était pourtant magnifique,  le ciel bleu, les petits sapins "enguirlandés" paradaient avec leurs boules brillantes... j'aurais pu faire sous cette lumière de plus jolies photos que les précédentes...