Philippe Sollers ici parle de "livres sacrés", il fait référence à Par-delà le bien et le mal de Friedrich Nietzsche et lit l'aphorisme 295 "Le génie du coeur...", qu'était Dyonisos pour Nietzsche.
J'ai vu hier soir le film de Liliana Cavani, Au-delà du Bien et du Mal, j'en reparlerai...
Mon "livre sacré", a été, est, aussi manipulé, trituré que celui de Sollers. Passé entre d'autres mains que les miennes il était déjà coché, souligné. J'en ai remis une couche, corné moult pages parce que je voulais les relire mais en fait il me faudrait les corner toutes!
A la fin de sa vie, dans ses moments de troubles, "à ses propos incohérents, Nietzsche mêlait des chants, des récitations et Overbeck fut soudain bouleversé en l'entendant prononcer avec une splendide douceur cette cantilène que lui avait inspirée la beauté d'une nuit vénitienne" :
A la brume, l'autre soir.
Accoudé sur le pont.
De loin me vint un chant,
Gouttes d'or jaillissantes
Sur l'eau frémissante au loin.
Gondoles, lumières, musique,
Ivresses flottantes au crépuscule.
Mon âme, telle une harpe
Invisiblement touchée,
Pour elle seule entonna un chant,
Le chant secret de la gondole
Frémissant de félicité.
Quelqu'un l'aura-t-il entendu?
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