J'ai astiqué mes mini-trophées mais je n'ai plus d'illusions. Ce ne sont que des restes de ce que furent mes années sportives (oui oui, il s'agit bien d'un sport. Tsss!). J'avais alors un caddy, un coach qui me motivait et me boostait comme on dit maintenant. C'est d'ailleurs après ta mort que j'ai gagné ces "coupes". Je te sentais là. J'avais gagné aussi quelques tournois quand tu étais mon caddy et tu étais fier et content quand mes prix étaient : des polos du crocodile, un coupe-vent, un putter, un lecteur de CD, voire un parapluie avec le nom du sponsor de la compétition, etc. Moi je n'avais qu'une envie : gagner une vraie coupe en argent ou une médaille, je trouvais que c'était plus représentatif qu'un polo! Il aurait fallu que tu voies ma joie à ma première médaille!
Aujourd'hui je tire mon chariot et quand je regarde le ciel mon coach est là, il fait la tête dans les nuages parce que je ne veux plus faire de compétitions. J'ai vingt cinq ans de plus, je ne suis plus une battante, je ne m'entraîne plus, je joue pour le plaisir et je me dis qu'il avait raison : c'est bien mieux de gagner un lecteur de CD ou un polo du crocodile (quoi que*) qu'une timbale en argent qu'il faudrait nettoyer tous les mois! Enfin, ces coupes ont une utilité, elles calent mes livres dans ma bibliothèque.