Hier soir je dînais sur ma terrasse. Nous n'avions pas eu de soirée aussi chaude cet été. J'écoutais Fabrice Luchini lisant la Correspondance de Gustave Flaubert; une Lettre à Louise Colet et je vis cet avion passer au-dessus des traînées oranges.
Au moment où le ciel s'enflamma j'eus l'impression d'un incendie se propageant dans la forêt. Le texte lut par Fabrice Luchini exacerba ma contemplation :
"Le fond de ma nature est quoiqu'on dise, de saltimbanque.
[...]
Encore maintenant ce que j'aime par-dessus tout c'est la forme pourvu qu'elle soit belle, et rien au-delà.
[...]
J'admire autant le clinquant que l'or, la poésie du clinquant.
[...]
Il n'y a pour moi que les beaux vers [...], les beaux couchers de soleil, les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques [...], au-delà, rien."
Je l'écoutais à nouveau ce soir dans une autre Lettre de Flaubert à Louise Colet... les sens en éveil. Je contemplais au même moment ce carré dans cette toile en me disant que le soleil avait bien du talent!
C'est l'été indien!