samedi 28 août 2010
Un an...
Un an... que j'écris ici.
Demain c'est ton anniversaire.
Je n'ai pas tenu parole, j'ai parlé de toi ici.
Avant mon dernier déménagement, j'ai jeté ton odeur, ton vaporisateur dans lequel il n'y avait plus d'eau de toilette mais qui pourtant sentait encore ton Vétiver de G. Une fois par an, (pourquoi seulement une fois par an?), à ton anniversaire, j'enlevais le bouchon et je humais ton odeur, celle qui était dans ta barbe que tu inondais un peu trop. C'est incroyable comme l'odeur n'avait pas changée dans le vaporisateur, vingt deux ans plus tard. Il suffisait que je ferme les yeux et j'avais le nez dans ton cou. Mais pourquoi l'ai-je jeté en déménageant? Le 29 août suivant mon déménagement, l'année dernière donc, je suis allée dans une parfumerie, j'ai fait celle qui voulait offrir une eau de toilette pour homme et j'ai demandé à la vendeuse si je pouvais avoir un échantillon de ce Vétiver pour le tester avec celui à qui je voulais l'offrir. C'était un mensonge, je le voulais pour moi, pour te humer encore... une fois par an, pour ton anniversaire. La vendeuse m'a rempli un petit flacon de son testeur, en me demandant : je vous parfume? Je lui ai dit : oui, s'il vous plaît avec ce Vétiver. Il est quand même fort ce Vétiver, il m'est resté dans le nez toute la nuit. J'ai dormi avec toi. Ne ris pas dans ta barbe je te prie.
Pourquoi je repense à ton odeur ce soir, pas seulement parce que c'est demain que je vais mettre le nez dedans (c'est un rite maintenant) mais je viens d'écouter sur ma chère radio France Culture l'émission de Jacques Attali, Le sens des choses qui traitait de la consolation à propos de la perte d'un être cher. Et Christophe Girard qui était invité parlait de tous ces moments qui nous rappellent l'autre et notamment les odeurs. Je parle de tout cela sans aucune mélancolie, sans aucune tristesse, c'est si loin ta mort. Je ne pense plus à toi à chaque instant comme ce le fut durant des années, il m'arrive même de ne plus penser à toi... pendant une semaine! Je ris. Mais c'est drôle, tu reviens comme ça, par bouffée, quand j'aurais envie de te dire : figure-toi qu'un autre occupe mes pensées. Mais ce n'est pas le cas. Snif! Pfff!