jeudi 5 août 2010

Nous vieillissons ensemble

Lorsque je vais chez eux, une ou deux fois par an, j’ai l’impression d’aller chez quelqu’un qui me veut du bien, qui me protège, j’ai avec eux une relation chaleureuse, pas du tout froide ou impersonnelle, je n’ai pas l’impression d’être un numéro dans la longue liste de leurs patients. J’ai même avec eux une espèce de familiarité qui m’est douce, ce sont les seuls hommes qui s’intéressent à moi, je me livre à eux facilement, sans gêne, sans tabou, avec légèreté et je crois - enfin j’ai cette impression – que le temps de la consultation, je les détends, comme ils me détendent. Oui, j’ai cette relation particulière avec mes médecins, dont mon gynéco vu ce matin, dix sept ans qu’il me suit… nous vieillissons ensemble ;o)
Chez lui pourtant, l’attente est longue, il est toujours en retard dans son planning ; dans la salle d’attente il n’y a ce matin que des jeunes femmes enceintes, au ventre déjà volumineux. Je les regarde avec sympathie, je me demande ce que ce doit être la sensation d’avoir cette boule de chair dans le ventre. Est-ce doux, violent, brûlant, bruyant ? En tout cas, ça donne envie de faire pipi, les toilettes sont occupées sans arrêt. Je pense à tout cela avec douceur, sans regret de n’avoir pas eu d’enfant. Je me dis que je n’ai pas l’instinct maternel; quand je vois un bébé, j’ai peur de le prendre dans mes bras, je lui tiens la tête avec précaution et je n’ai qu’une envie, vite le remettre dans les bras de sa mère ou de son père. Pourtant, je sais, par expérience, qu’il suffit de passer plus de trois jours avec un bébé pour s’émerveiller et se mettre à l’aimer, à le câliner, à se surprendre faire des areu, des guili-guili et s’extasier béatement quand il vous sourit.

J’en étais là de mes réflexions quand j’ai sorti de mon sac mon Philo Magazine pour poursuivre la lecture du dossier que je n’avais pas terminé et me suis amusée à faire le test du "pourquoi j’avais moi-même changé de vie"… il y a dix sept ans. Faire le grand saut parce que les circonstances vous poussent un peu.
Ça s’appelle : Le grand jeu (dont vous êtes le héros).

... A suivre...

Mais là, c’est mon tour, d’entrer dans le Cabinet du gynéco ! C’est parti pour quelques minutes de parlote puis d’investigations plus… euh… plus précises.
...
En trois mots : tout va bien ! Hein ? Je mène une vie de nonne et tout va bien. Pfff !