Une journée comme je les aime.
Je me demande ce que seraient ces journées sans France Culture ?
Quelques phrases retenues de mon écoute :
"Le pur amour pose l’absence de tout intérêt. Dépossession de soi". Il s'agirait ici d'amour religieux le sujet étant Bossuet, mais le "pur amour" vaut pour tout amour.
Répliques.
« Je suis un homme très fidèle. Il y a les amours nécessaires qui imposent une fidélité à toute épreuve mais qui n’empêchent pas les amours contingentes. C’est une escroquerie de penser que la sexualité peut se satisfaire de la fidélité. Chacun doit faire ce que bon lui semble, l’essentiel est de ne jamais en parler, ne pas faire comme Sartre et Beauvoir parlant sans contrainte de leurs amours contingentes. »
Je reproduis ici approximativement ce que disais Philippe Sollers que l’on peut réécouter ici.
En parcourant quelques blogs, un peu de frivolité, c’est l’été et il fait parfois chaud… Lire le billet de Eric Poindron dans son Cabinet de curiosités toujours étonnant.
Oui, une belle journée comme je les aime, quand ça me parle d’amour, d’amours…
La lectrice de Jacques Henner.
Tiré de Les femmes qui lisent sont dangereuses,
de Laure Adler et Stefan Bollmann (Flammarion).
Lecture sur ma terrasse, en peignoir ;o), la chaleur n’est pas ici.
10 mai 1976, Paris.
[…]
Je n’ai jamais voulu être un chasseur d’actualités, j’ai toujours recherché le signifiant, disons même : le grand. Et c’est ainsi que je veux aborder le thème de "Salve Maria". Ce ne sera en aucun cas une mise à jour de mon autobiographie. Ce sera quelque chose de très profond, fait d’amour, de lointain (d’éloignement), de miracle et de mystère, implanté dans une situation juvénile pleine d’éclat, et dans une ROME imaginaire. A en retenir son souffle et à en écarquiller les yeux. Quelque chose d’entièrement "inventé", de jamais vu et en même temps d’éternel. Le mythe de l’amour ?
"Salve Maria" montre un jeune homme qui entre dans la vie comme par un escalier, par une belle passerelle, et rencontre une jeune femme dont il tombe terriblement amoureux. Mais au moment où il découvre qu’il l’aime, tout est déjà fini. C’est comme la conjonction de deux astres qui auraient des orbites différentes et dont l’union serait donc impossible. Il y a quelque chose de cruel, de mortellement triste, un tragique presque antique dans cette idée, et en même temps quelque chose d’extraordinairement beau. Je veux décrire cet onirisme de l’occasion manquée et de la rencontre impossible, ou plutôt : de cette occasion qui est déjà manquée avant que l’histoire commence, et toute la suite ne serait qu’épilogue.
Il flotte une lumière étrangement éclatante sur ce décor.
Il faut que j’invente librement, sans partir de ma story, je veux dire : de mon autobiographie.
La figure du TEMOIN.
Paul Nizon, Le livret de l’amour, Journal 1973-1979. Pages 134-135. Un bel article à lire