mardi 25 novembre 2014

"L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose" (Proust)


André Téchiné en... 1976?
© DR



Elodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau, Frédéric Gorny,
Michèle Moretti, Jacques Nolot.

Je ne vais pas faire une analyse fouillée de ce très beau film, sorti en 1994. Pour l'analyse lire ici.

En 1962, en pleine guerre d’Algérie, alors que les attentats de l’OAS se multiplient, l’intrusion d’un garçon pied-noir exilé va bouleverser la vie paisible de l’internat du lycée où il est accueilli.
Tout n'est que finesse, délicatesse pour aborder la complexité des sentiments de ces adolescents, leur angoisse, leurs questionnements. Refoulement, désir, incertitude. Amour/Amitié. Ce film a vingt ans et n'a pas vieilli, au contraire et si ce n'était la période de la guerre d'Algérie on peut dire que c'est un film d'aujourd'hui, un film intemporel.

"Gaël Morel incarne magnifiquement ce petit intellectuel de province bouleversé par la découverte de son homosexualité, Stéphane Rideau impose avec assurance ce beau personnage de fils de paysan qui ne quittera jamais l’exploitation familiale, Frédéric Gorny, quant à lui, sauve du cliché ce pied-noir buté et extrémiste. Enfin, soleil parmi les nuages, Élodie Bouchez irradie l’ensemble du film par sa présence magnétique et son regard ravageur. Totalement possédée par son rôle, elle nous bouleverse lors des séquences finales qui renvoient à la Partie de campagne (1936) de Jean Renoir."

Oui, cette dernière séquence du film, cette "Partie de campagne" dont on parle ci-dessus est magnifique. Ce serait réducteur de dire que c'est la plus belle car tout dans ce film est confondant de justesse, de beauté jusque dans les paysages (Lot et Garonne) et la musique de Samuel Barber.  La scène :
Lassés d'attendre les résultats du bac, François, Maïté et Serge décident d'aller se baigner dans la rivière. Ils rencontrent sur leur chemin Henri, qui n'a pas encore pris son train. Cette ultime scène de baignade estivale est l'occasion de préciser les rapports de chacun avec les autres. Élodie Bouchez en "canari" dans son maillot jaune, trop grand pour elle, est d'un naturel à pleurer, d'émotion.
André Téchiné dans une interview, même s'il aime beaucoup Renoir, refuse la comparaison pour cette scène. Il a raison, Renoir est unique, Téchiné l'est aussi.





























André Téchiné, interview dans le bonus du DVD

 (Photos du film : capture d'écran)



Prix

Le film a reçu le Prix Louis Delluc 1994.
Il reçoit quatre récompenses aux César 1995 :
  • Meilleur film
  • Meilleur réalisateur : André Téchiné
  • Meilleur scénario - Original ou adaptation : Olivier Massart, Gilles Taurand et André Téchiné
  • Meilleur espoir féminin : Elodie Bouchez

Nominations

César du cinéma 1995 :
  • Meilleur espoir masculin : Frédéric Gorny, Gaël Morel et Stéphane Rideau.
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Michèle Moretti
Le film est choisi comme contribution française pour l'Oscar du meilleur film étranger.

Sélection

Le film est sélectionné en 1994 à Un certain regard au festival de Cannes