André Téchiné en... 1976?
© DR
Elodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau, Frédéric Gorny,
Michèle Moretti, Jacques Nolot.
Je ne vais pas faire une analyse fouillée de ce très beau film, sorti en 1994. Pour l'analyse lire ici.
En 1962, en pleine guerre d’Algérie, alors que les attentats de l’OAS se
multiplient, l’intrusion d’un garçon pied-noir exilé va bouleverser la
vie paisible de l’internat du lycée où il est accueilli.
Tout n'est que finesse, délicatesse pour aborder la complexité des sentiments de ces adolescents, leur angoisse, leurs questionnements. Refoulement, désir, incertitude. Amour/Amitié. Ce film a vingt ans et n'a pas vieilli, au contraire et si ce n'était la période de la guerre d'Algérie on peut dire que c'est un film d'aujourd'hui, un film intemporel.
"Gaël Morel incarne magnifiquement ce petit intellectuel de province
bouleversé par la découverte de son homosexualité, Stéphane Rideau
impose avec assurance ce beau personnage de fils de paysan qui ne
quittera jamais l’exploitation familiale, Frédéric Gorny, quant à lui,
sauve du cliché ce pied-noir buté et extrémiste. Enfin, soleil parmi les
nuages, Élodie Bouchez irradie l’ensemble du film par sa présence
magnétique et son regard ravageur. Totalement possédée par son rôle,
elle nous bouleverse lors des séquences finales qui renvoient à la Partie de campagne (1936) de Jean Renoir."
Oui, cette dernière séquence du film, cette "Partie de campagne" dont on parle ci-dessus est magnifique. Ce serait réducteur de dire que c'est la plus belle car tout dans ce film est confondant de justesse, de beauté jusque dans les paysages (Lot et Garonne) et la musique de Samuel Barber. La scène :
Lassés d'attendre les résultats du bac, François, Maïté et Serge
décident d'aller se baigner dans la rivière. Ils rencontrent sur leur
chemin Henri, qui n'a pas encore pris son train. Cette ultime scène de
baignade estivale est l'occasion de préciser les rapports de chacun avec
les autres. Élodie Bouchez en "canari" dans son maillot jaune, trop grand pour elle, est d'un naturel à pleurer, d'émotion.
André Téchiné dans une interview, même s'il aime beaucoup Renoir, refuse la comparaison pour cette scène. Il a raison, Renoir est unique, Téchiné l'est aussi.
André Téchiné dans une interview, même s'il aime beaucoup Renoir, refuse la comparaison pour cette scène. Il a raison, Renoir est unique, Téchiné l'est aussi.
André Téchiné, interview dans le bonus du DVD
(Photos du film : capture d'écran)
Prix
Le film a reçu le Prix Louis Delluc 1994.Il reçoit quatre récompenses aux César 1995 :
- Meilleur film
- Meilleur réalisateur : André Téchiné
- Meilleur scénario - Original ou adaptation : Olivier Massart, Gilles Taurand et André Téchiné
- Meilleur espoir féminin : Elodie Bouchez
Nominations
César du cinéma 1995 :- Meilleur espoir masculin : Frédéric Gorny, Gaël Morel et Stéphane Rideau.
- Meilleure actrice dans un second rôle : Michèle Moretti