mardi 6 mai 2014

L'Allégresse, l'Abondance, la Splendeur : un instant de grâce



 
Raphaël, Les Trois Grâces (1504-1505)




Rubens, Les Trois Grâces  (1639)



 
Les Trois Grâces

Cette oeuvre romaine, découverte dans la Villa Cornovagilia
 sur le Mont Coelius, est sans doute une copie hellénistique 
datant de la fin du IVème siècle avant Jésus-Christ. 
 Le groupe a largement été restauré par Nicolas Cordier en 1609




Jean-Jacques (James) Pradier, Les Trois Grâces (1831)

"Les Grâces sont des divinités mineures considérées comme les compagnes d'Aphrodite. Elles seraient les filles de Zeus et d'Eurynomé, la fille d'Océan et de Téthys. Le plus souvent au nombre de trois, les Grâces (en grec : charités - en latin : gratiae) personnifieront la beauté, la douceur et l'amitié. Elles serviront de thème à de nombreux artistes. Hésiode évoque une Grâce nommée Aglaia (l'éclatante) parfois retenue comme femme d'Héphaïstos à la place d'Aphrodite. Homère, dans "L'Iliade", l'appellera Charis. Il rapporte également la légende d'une Grâce, nommée Pasithéa, qui épousera Hypnos (le Sommeil), offerte par Héra. Cette dernière voulait endormir Zeus pour que les dieux puissent venir en aide aux Grecs."


Mes Trois Grâces
(Cliquer pour agrandir)

En les observant vendredi soir dans la campagne, je ne pus m'empêcher de penser aux Trois Grâces de la mythologie. Je les remarquais dans ce pré, sur la droite.



Elles se détachaient du troupeau par leur couleur, leur jeunesse. Quand elles m'aperçurent, elle se dirigèrent d'un pas vif vers moi, jusqu'aux fils barbelés. Je vivais là un instant de grâce... avant un week-end à nouveau cauchemardesque, de vertiges. Mêmes sensations qu'ici :

"9 avril 1999, Paris

Plusieurs semaines d’inaction pour cause de maladie. Perte subite de l’audition, vertiges, difficultés à marcher, un roseau vacillant, la tête bourdonnante comme sous une cloche de plongeur, hébétude, fatigue écrasante, le trou noir. Subi une batterie d’examens sans résultat, un virus ? Impossible de sortir, essais de marche hésitante au bras d’Odile qui a tout pris en main ici pendant trois semaines. Coupé du monde extérieur, j'ai même manqué l'éclatement des bourgeons et l'éclosion des petites pousses vertes, maintenant tout est vert, uniformément. [...] Avant que je ne me remette à la machine pour marcher à l'écriture, ou du moins essayer. Maintenant ça commence à aller mieux, je reviens du marché de l'avenue du Président-Wilson, près du musée d'Art Moderne. Expérience de l'invalidité, sentiment de tâtonner et d'être complètement perdu, fragilité, angoisse".

Paul Nizon, Les carnets du coursier, Journal 1990-1999.