samedi 30 mars 2013

Le premier baiser d'avril...

Ce matin :
Exquise matinée avec Charles Sigel et
Giacomo Puccini,


l'homme de l'effusion et de la fragilité.

C'est par ses héroïnes qu'il exprime son propre désespoir et la présence essentielle qui est celle de la mère, la mère jamais oubliée. Mais il fallait que l'héroïne, coupable - autrement dit lui-même - soit sacrifiée.



Je vis seule, toute seule,
mais quand vient le dégel
le premier soleil est pour moi,
le premier baiser d'avril est pour moi!

Dans un vase éclot une rose
Feuille après feuille je la guette!
C'est si doux... le parfum d'une fleur
Mais les fleurs que je fais, hélas...
n'ont pas d'odeur!

Après trois ans et neuf mois de travail, quand Puccini eut terminé La Bohème - la scène de la mort de Mimi - son émotion fut bouleversante.
"Il a fallu que je me lève et, debout au milieu de la nuit, dans mon cabinet de travail, je me suis mis à pleurer comme si j'avais vu mourir mon propre enfant."

"C'est en s'attelant à la composition de Turandot d'après Gozzi, dont il aime le mélange de conte chinois et de commedia dell'arte, qu'il retrouve la force d'accomplir une grande oeuvre personnelle. Mais il y travaille avec une extrême lenteur, se documentant sur la civilisation chinoise avec autant de ferveur qu’il s’était intéressé au Japon du temps de Madame Butterfly.
Hélas, il n'ira pas jusqu'au terme du troisième et dernier acte, emporté par un cancer de la gorge en 1924 à l'âge de 66 ans. Turandot est créé en 1926 sous la direction de son fidèle ami Toscanini, qui pose sa baguette au cours du fameux troisième acte en se tournant vers le public: "C'est ici que le maître mourut"."
(Source L'humeur vagabonde, de Charles Sigel).

Après-midi :

Passage à la bibliothèque : trouvé un autre livre de Christian Oster Une femme de ménage et demandé qu'on me réserve En ville sa dernière publication.
Moins léger, j'ai emprunté Les Faux-Monnayeurs de André Gide. Je vais mettre un temps fou à le lire.
Ensuite passage au rayon DVD : Effi Briest de R.W. Fassbinder.

Programme complet pour le week-end de Pâques!

Soirée :

Rien. Enfin. Silence total en rentrant de la bibliothèque et après avoir vu un film terrible : Blind Shaft! J'en suis sortie anéantie (ne veux pas dire déçue, loin de là). Il me fallait faire le vide ensuite, dans le silence de mes acouphènes assourdissants.
Très étrange ce silence dans l'appartement. Pas de radio, pas de musique, surtout pas de télé. Rien, en regardant le jour s'assombrir avant la tombée de la nuit, en se demandant pourquoi on ne fait pas le silence plus souvent, pourquoi on n'éteint pas tout, pourquoi on n'ouvre pas un livre, pourquoi on ne ferme pas les yeux... plus souvent? Peut-être parce qu'on voudrait alors ne plus les ouvrir... à moins "qu'un baiser d'avril..." se pose sur nos paupières...

Cette nuit : passage à l'heure d'été. Hier nous avions quelques flocons de neige et aujourd'hui la température était de 3° au meilleur de la journée.