dimanche 17 mai 2015

Sans titre

Salon du livre à Quimper (suite).

Tout semble s'être passé dans le calme dans une ambiance sereine. Pas mal de visiteurs, quelques auteur bretons qui semblent "avoir fait leur beurre" oups! J'y ai fait un saut (de puce) et puis zut, suis pas inspirée pour en parler. Il faisait une chaleur à crever dans l'enceinte du Prieuré sous les bâches en plastique transparent, avec le soleil oui oui, il y avait du soleil, les auteurs étaient dans une serre toute la journée, tentant de se rafraîchir avec de l'eau, d'autres avec un parapluie pour se protéger du soleil (dingue). Jean Teulé, présent, était comme une écrevisse après le passage au court-bouillon! Serge Joncourt la casquette du Papou vissée sur la tête était rubicond. Mona Ozouf, courageuse, restera toujours très classe. Olivier Bellamy avait l'air de s'ennuyer (comme je le comprends); il devait avoir hâte de retrouver les studios de Radio Classique.
Frédéric Mitterrand avait tombé la veste mais la chaleur n'avait pas entamé sa bonne humeur (samedi) pour parler de son ouvrage Une adolescence.



Aujourd'hui, dimanche, alors que je déjeunais tardivement sur ma terrasse après mes 9 trous de golf en écoutant sur France Culture l'émission Cannes Ville-Mondes, et Frédéric Mitterrand relater quelques scènes de son livre Le Festival de Cannes, Robert Laffont, 2007, au même moment j'entends un brouhaha sur l'esplanade du Salon; coïncidence! Je me lève pour voir ce qui se passe : un groupuscule très énervé s'était introduit dans l'enceinte, vite évacué par le service de sécurité. Les slogans vociférés par cette bande d'homophobes, qui s'en prenait à la présence de Frédéric Mitterrand dans ce salon :
PAS DE PÉDÉS DANS MON QUARTIER, PAS DE PÉDÉS DANS MON QUARTIER, PAS DE PÉDÉS DANS MON QUARTIER.... puis MITTERRAND EN PRISON, MITTERRAND EN PRISON, MITTERRAND EN PRISON... 
Mon coeur battait la chamade, de colère. Lorsqu'ils se sont tus, j'ai crié le plus fort que j'ai pu du haut de ma terrasse - sous les yeux ébahis  du service de sécurité : HOMOPHOBES EN PRISON, HOMOPHOBES EN PRISON, HOMOPHOBES EN PRISON... et j'en passe... Mon coeur battait de plus en plus fort, je me suis arrêtée avant de faire une attaque, contente d'avoir réagi. Même pas peur. Non mais! Le groupuscule* est reparti tranquillement, sans interpellation. 


"L'injure privée envers un particulier est passible d'une contravention de 4e classe (750 € maximum), ce qui n'empêche pas l'octroi d'éventuels dommages et intérêts. L'injure publique envers un particulier est punie d'une amende de 12 000 €.

Si l'injure est homophobe, les peines sont aggravées : 6 mois d'emprisonnement et 22 500 € d'amende. Les peines sont les mêmes en cas d'injure publique visant un groupe de personnes et fondée sur leur orientation sexuelle."
* (Rajout du 19 mai). Quelques précisions sur ce groupuscule "défendu" dans Breizh info qui se veut un journal d'information mais si l'on s'attarde un peu sur leur site, c'est plutôt un journal de propagande! Le groupuscule serait donc des militants catholiques et chrétiens du Renouveau français (Mouvement pour une renaissance nationale), dont les actions et les convictions sont très proches de celles du Front National. Hum!
La photo publiée dans Breizh info, le calme des protagonistes masqués posant pour le photographe, n'a rien à voir avec la scène hystérique (mais non violente en effet dans les gestes, la violence était dans les slogans) à laquelle j'ai assistée.
Et, pour clore sur ce sujet, lire cet article que je découvre par hasard (enfin presque) qui dit bien mieux que moi ce que je ressens sur ces amalgames assez odieux et puritains.


Ensuite, le calme est revenu, j'ai pu terminer ma pizza (froide) et ma salade et reprendre l'écoute de Ville-Mondes. Je me disais que j'étais vivante, bien vivante, que je n'avais pas perdu mon esprit de révolte, qu'à défaut d'amour j'avais encore des vibrations en moi, cette rébellion. Je riais dans ma barbe.

Puis, j'ai écouté ça, qui n'avait plus rien à voir avec l'homophobie et j'ai retrouvé la sérénité. Extrait demain... peut-être.

"Emil Cioran écrit comme un impressionniste mélange tous les sombres pour obtenir le plus beau noir : chaque phrase est un hurlement gelé, une trace, une cicatrice, une cicatrace que le monde a déposée, pour qu’elle s’y développe dans une petite chambre obscure."
Il faudrait que je fasse une petite pause avec ce blog car j'ai des livres à finir et surtout un à entamer, reçu vendredi, que je suis très, très impatiente de lire.