mercredi 14 novembre 2012

Tendresse, Silence, Désarroi

Hier matin j'écoutais un auteur,  Aliocha Wald Lasowskiparler de son livre Les larmes musicales. Il racontait pourquoi telle musique le faisait pleurer et donnait l'exemple de Scènes d'enfant de Schumann. Pour Philippe Sollers c'est en écoutant Haydn que les larmes lui vinrent "celui qui fait signe au moment du plus grand silence"

"Dans Les larmes musicales, Aliocha Wald Lasowski se demande : quel est ce ravissement qui dépossède l'auditeur ? Où naît la vague qui le submerge, le touche, l'emporte ? Pourquoi pleurer ? A quel état d'abandon cède le sujet à qui les larmes viennent aux yeux ? Le livre raconte l'histoire des larmes musicales, à travers les philosophes qui pensent avec l'oreille (Nietzsche, Gide, Lévi-Strauss, Barthes et Derrida)"

Il arrive que les larmes me viennent aussi en écoutant telle musique mais cela dépend beaucoup de mes états d'âme, de mes pensées à ce moment-là. La même musique peut m'arracher des larmes si mes pensées sont tournées vers des êtres chers et une autre fois - non pas me laisser insensible - simplement apaisée.

Hier soir j'ai regardé un film merveilleux, d'une poésie rare. Je suis plutôt heureuse en ce moment, donc vulnérable - disons que rien ne m'attriste - et pourtant je n'ai cessé de pleurer en le regardant, peut-être parce que je sais que le bonheur est fragile et parce que le moindre effleurement de tendresse - comme dans ce film à travers des regards et dans le silence - me chavire. Je ne me suis pas encore remise de la dernière image où l'on voit l'enfant dans la forêt au pied d'un arbre où il se réfugie pour vivre son chagrin. La caméra reste longtemps sur ce plan : silence et désarroi de l'enfant.




Le film : Miel, film turc de Semih Kaplanogdu.

Aujourd'hui c'est ce ciel qui m'a éblouie. J'aurais pu l'appeler le ciel d'Alcyon de Nietzsche.

L'Odet et le mont Frugy, Quimper