Quelle folle idée de prétendre parler dans ce journal de Confucius, quand on peut lire sur la toile, dans des blogs de spécialistes - ou réécouter des émissions de France Culture - tout ce qu’il faut savoir sur le sujet. Point n’est mon intention, je ne suis qu’une auditrice attentive des Nouveaux Chemins de la Connaissance et n’ai pas étudié Histoire de la pensée chinoise pour, ne serait-ce que tenter (de), comprendre la Chine ancienne et actuelle. Ce billet s’adresserait plutôt aux novices qui passeraient par ici qu’aux lettrés, sinologues… et autres amateur éclairés. (Je ris car je me demande bien par quel hasard ceux-ci, atterriraient ici!).
Cette semaine des NCC a été consacrée à Cinq maîtres : Jésus, Confucius, Bouddha, Socrate et Sri Aurobindo et bien entendu ce ne sont pas pas ces petits extraits de l’émission sur Confucius qui remplaceront une réécoute ! En exergue, cette maxime :
« N'aie cure de n'être fidèle qu'à toi-même, et tu m'auras suivi » (Gai Savoir, Nietzsche).
L’invité de l’émission sur Confucius était Rémi Matthieu, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la mythologie et de la philosophie de la Chine ancienne. Il a codirigé le volume d'oeuvres des Philosophes taoïstes II, et Philosophes confucianistes dans la « Bibliothèque de la Pléiade », éditions Gallimard. Il est l'auteur de Confucius, l’invention de l’humanisme chinois. Entrelacs - Collection Sagesses éternelles, 2006
« Confucius apparaît comme l’image de la Chine éternelle, c’est-à-dire celui qui procure le sentiment, non seulement d’éternité, mais l’expression la plus élevée de ce que peut être la culture chinoise, la sinitude. Confucius est moins un philosophe au sens occidental qu’un professeur de vie, d’humanité ou un homme d’expérience à tous égards. Il réanime la parole des anciens, la voie royale de l’antiquité, avec le souffle frais de l’expérience vécue. De sorte que, même si elle exige l’étude des textes anciens, l’éducation chez lui – semble-t-il – n’est pas plus livresque que chez Rabelais ou Montaigne qui étaient les hommes les plus cultivés de leur temps. Les plus belles âmes dit Montaigne sont celles qui ont le plus de variétés et de souplesse. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de retrouver ces Vertus chez Confucius, que l’histoire présente souvent uniquement comme le héros des hiérarchies et le gardien des temples. A le lire et l’entendre, pour cet homme de tradition, il y a toujours plus de choses sur la terre et le ciel que toute la tradition n’en a jamais rêvée. »
« Le Dào (= le Tao) de la grande étude consiste à faire resplendir la lumière de la Vertu.
Caractère chinois 道 dào
Etre proche du peuple comme de sa propre famille et ne s’arrêter que dans le bien suprême.
Savoir où s’arrêter permet d’être fixé.
Une fois fixé, l’esprit peut connaître le repos.
Le repos conduit à la paix, la paix à la réflexion.
La réflexion permet d’atteindre le but.
Toute chose a une racine et des branches, tout événement un début et une fin.
Qui sait ce qui vient avant et ce qui vient après, celui-là est proche du Dào.
Dans l’antiquité pour faire resplendir la lumière de la Vertu par tout l’Univers, on commençait par ordonner son propre pays.
Pour ordonner son propre pays, on commençait par ordonner sa propre maison.
Pour régler sa propre maison, on commençait par se perfectionner soi-même.
Pour se perfectionner soi-même, on commençait par rendre droit son coeur.
Pour rendre droit son cœur, on commençait par rendre authentique son intention.
Pour rendre authentique son intention, on commençait par développer sa connaissance et on développait sa connaissance en examinant les choses.
C’est en examinant les choses que la connaissance atteint sa plus grande extension.
Une fois étendue la connaissance l’intention devient authentique.
Une fois l’intention authentique le cœur devient droit.
C’est en rendant droit le cœur que l’on se perfectionne soi-même.
C’est en se perfectionnant soi-même qu’on règle sa maison.
C’est en réglant sa maison qu’on ordonne son pays et c’est lorsque les pays sont ordonnés que la grande paix s’accomplit par tout l’Univers.
Pour le fils du ciel comme pour l’homme ordinaire, l’essentiel consiste à se perfectionner soi-même.
Laisser l’essentiel au désordre en espérant maîtriser l’accessoire voilà qui est impossible.
Négliger ce qui vous tient à cœur en attachant de l’importance à ce qui n’en a pas voilà ce qui ne s’est jamais vu."
A ce moment-là de l'émission, j'imaginais entendre le son de ces longues trompes tibétaines (dungchen ou tongqin en chinois) qui accompagnent certains rituels ou ces antiennes des moines bouddhistes en prière.
A ce moment-là de l'émission, j'imaginais entendre le son de ces longues trompes tibétaines (dungchen ou tongqin en chinois) qui accompagnent certains rituels ou ces antiennes des moines bouddhistes en prière.
Cependant, le programmateur musical de l'émission a eu la bonne idée de passer cette chanson de Serge Gainsbourg; j'ai bien envie d'ajouter : Confucius c'est du chinois (=_=). Mais surtout : ne pas faire l'erreur de confondre le confucianisme et le taoïsme (dixit un ami expert).
Le lendemain ce fut de Bouddha qu'il s'agissait et ce fut pour moi plus passionnant, plus concret. Trouver la Voie qui mène à la cessation de la souffrance. J'ai découvert dans un beau blog ce qu'étaient Les Quatre Nobles Vérités : 1 - 2 - 3 - 4. Ce sont les fondements cruciaux du bouddhisme.
Et s'il s'agit de prendre La voie du milieu, c'est celle-ci que je prendrais.
Après ça, la cérémonie du thé s'impose!
Poème de LU Tong
La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier
La deuxième rompt ma solitude
La troisième fouille mes entrailles mises à nu
et y débusque mille volumes d'étranges idéogrammes
La quatrième suscite une légère sueur
— et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores
A la cinquième tasse, je suis purifié
La sixième m'expédie au royaume des Immortels
La septième — ah, je ne saurais en absorber davantage !
Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes manches.
Où est Peng Lai Shan* ?
Ah ! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici !
* Peng Lai Shan : un des paradis taoïstes
Après ça, la cérémonie du thé s'impose!
Poème de LU Tong
La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier
La deuxième rompt ma solitude
La troisième fouille mes entrailles mises à nu
et y débusque mille volumes d'étranges idéogrammes
La quatrième suscite une légère sueur
— et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores
A la cinquième tasse, je suis purifié
La sixième m'expédie au royaume des Immortels
La septième — ah, je ne saurais en absorber davantage !
Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes manches.
Où est Peng Lai Shan* ?
Ah ! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici !
* Peng Lai Shan : un des paradis taoïstes