mercredi 4 février 2015

"La vie une oasis, la mort comme un désert tout autour" (Max Frisch)

Max Frisch, la Suisse en question (1/5)


La suite ici.


"Parmi les minutes les plus heureuses que je connaisse il y a celles où je viens de quitter les gens, où je m’assieds dans ma voiture, claque la portière et mets le contact, branche la radio, allume ma cigarette avec l’allumeur, puis j’embraye, le pied sur l’accélérateur ; les gens, pour moi, c’est une corvée, les hommes aussi."
Max Frisch, Homo faber.

"Mon appartement, Central Park West, depuis longtemps me coûtait beaucoup trop cher, deux pièces avec jardin sur le toit, situation unique, sans aucun doute, mais beaucoup trop cher quand on n'est pas amoureux."
Max Frisch, Homo faber.

"Combien de temps nos souvenirs suffisent-ils à rattacher le mort au passé? L'invention de la pierre tombale: c'est là que tu reposes, ne viens pas nous rendre visite dans le temps présent, reste là-bas! - un jour ou l'autre c'est nous qui te rendrons visite, de temps en temps nous penserons à toi..."
Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.

"Leur mot préféré : POWER. Je ne fréquente pas de militaires ; c’est le mot que j’entends le plus souvent dans ce pays [les Etats-Unis] : POWER. On en est fier : POWER. Sans cela, même sur le marché de l’art, ça ne fonctionne pas. MONEY ? C’est le synonyme le moins ambitieux. Le synonyme éthique : LIBERTY. Et c’est pourtant de cela qu’il est question : LIBERTY. C’est ce qui convainc chaque Américain : POWER = LIBERTY."
Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.

"Par le terme de « Journal », Max Frisch désigne depuis les années 1940 une forme littéraire qui se distingue fondamentalement de ce que l’on entend généralement par là. Il s’agit d’une composition rigoureusement structurée, de textes de réflexion et de narration, dont les liens tissent un réseau de thèmes et de motifs récurrents. Un « Journal », au sens où l’entend cet auteur, n’est donc pas la somme des notes quotidiennes que l’on prend en plus de son travail d’écrivain, mais un résultat de la volonté artistique au sens le plus strict."
-Postface de Peter von Matt-
 Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.