vendredi 28 juin 2019

"Une des ces minutes de profonde félicité"




Samedi 22 juin.

J'ai joint l'utile à l'agréable. Je ne peux plus marcher depuis trois semaines, disons que je  peux me déplacer, faire quelques pas, jambe raide avec l'arthrose du genou et une entorse pour "agrémenter" la douleur. Fonte rapide des muscles de la jambe en trois semaines. J'avais déniché sur Internet un Mini vélo d'occasion, peu encombrant. État neuf.
Rendez-vous fut pris pour que j'aille le chercher l'après-midi, à Douarnenez.
Faire de la route uniquement pour ça, c'était dommage. Je ne pouvais pas marcher mais je pouvais conduire, manger et mettre les pieds sous la table.
Le ciel était dégagé, j'allais déjeuner dans ce vieux cabanon au bord de la mer. Heure de pointe, salle pleine, des clients debout attendent, un environnement très bruyant. Personne sur la terrasse, enfin si, un homme seul le nez dans son journal, attendant d'être servi.
Bravant les clients qui attendaient, je m'approche du serveur et lui demande si je peux déjeuner dehors. Réponse du Chef cuisinier, un peu bourru : on n'ouvre pas les parasols il y a trop de vent. Ça ne me dérange pas lui dis-je. Intérieurement je me suis dit : le vent me rafraîchira les méninges, ça m'évitera la migraine.
Hop ! Bonheur, petit vent délicieux, mer calme, silence, laissons les clients qui aiment le bruit et ont peur du vent dans le tintamarre, à l'intérieur. L'homme seul (un habitué je l'ai su plus tard) avait bien raison d'être là, je lui tournais le dos.
Les plats proposés sont simples mais produits frais, en voyant le cabanon on ne s'attend pas à de la cuisine gastronomique.
Je profitais de l'attente pour contempler l'horizon, observer les courageux  dans une eau claire mais qui devait être bien fraîche (la température n'était pas encore caniculaire comme ces jours-ci) et prendre quelques photos.
J'étais bien,  seule,  assise dos au soleil, l'air du large, divin, le temps d'un déjeuner impression d'être sur un bateau. " Jambes allongées, je m'apprête à vivre une de ces minutes de profonde félicité corporelle" (Louis Calaferte, Septentrion).
Le serveur fort aimable, lui, m'apporte mes sardines grillées servies avec une grosse pomme-de-terre au four coupée en deux accompagnée d'une crème ciboulette et d'une salade verte, le tout dans la même assiette. Oups ! La salade dans une coupelle eût été plus agréable, mais je me sentais si bien que j'aurai trouvé délicieuse n'importe quelle tambouille, et les sardines avec la grosse patate 😄 étaient trop bonnes.
En allant régler la note, à l'intérieur suffoquant et bruyant, je ne regrettais pas d'être restée "sur le pont".
.../...
Retour en claudiquant un peu jusqu'à ma voiture garée devant l'Île Tristan. Je note l'adresse pour le Mini vélo sur mon GPS. Il n'en veut pas ! Je vais devoir me débrouiller sans lui. Faisable. Arrivée sur les lieux, la "vendeuse" m'attendait, j'étais à l'heure.
J'essaie le petit engin, tout neuf et rutilant, parfait pour pédaler bien installée dans un fauteuil, plus confortable qu'une selle de vélo.












Île Tristan



Le Mini vélo d'appartement
(Mon kiné m'autorise à en faire à partir d'aujourd'hui !)