Vertigineuse depuis deux jours, je me décidais tout de même, le pas mal assuré, à prendre l'air en faisant quelques trous sur le Pitch & Putt. Ne pas bouger ni baisser la tête et ça devrait bien se passer. Deux parties de deux venaient de prendre le départ, j'attendais mon tour, avec un autre joueur. Ce dernier proposa de m'accompagner plutôt que d'attendre seul à chaque trou derrière les deux parties. Nous avions déjà joué ensemble une fois; je me souvenais qu'il ne quittait son "vaporetto" que pour taper sa balle; son vapotage ne me dérangeait pas.
Les 9 trous terminés il était prêt à repartir pour un deuxième tour, mais je déclinais son offre. Sur le parcours mes vertiges n'avaient pas disparus et il valait mieux que j'arrête. Du coup, il ne repartit pas non plus.
En retournant vers le parking, je lui dis que j'avais laissé ma voiture devant le club-house pour pouvoir nettoyer mon chariot et mes chaussures (bien crottés) mais aussi parce que je voulais prendre en photo le calvaire (une croix toute simple que je trouvais belle).
- Ah! il y a un calvaire ici? où ça? me demanda-t-il.
- Mais oui, il est difficile de le rater, lui dis-je. Il est à l'entrée de l'allée qui mène au club-house, juste à l'angle.
- Je ne l'ai jamais remarqué...
Et moi, chaque fois que je prends cette allée, je ne vois que lui. Je ne vois que cette croix, épurée, sans Christ. Et chaque fois, sous n'importe quelle lumière, elle capte mon regard. Aujourd'hui, dans cette ambiance automnale, elle était encore plus belle.
Combien sont-ils (elles) ces golfeurs (golfeuses) à passer devant, - obligatoirement si l'on va au parking du grand parcours (et mon partenaire de ce jour y va deux fois par semaine) - et à l'occulter? La majorité, sans doute. Les golfeurs sont rarement des contemplatifs et pourtant, en ce moment, ça vaut vraiment le coup, quand on n'est pas sur le parcours (et même quand on y est), de prendre le temps de regarder ce bel environnement.
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"Dans le parc se trouve un intéressant parcours de découverte botanique. Certains arbres sont plus que centenaires, une dizaine sont classés remarquables par leur âge, leur taille ou leur rareté. Près des bâtiments il y a un fruticetum, collection de 250 arbustes regroupés en carrés [...]. Dans l’esprit pionnier qui anima le XIXe siècle en termes d’essais botaniques (les espèces arrivées des colonies par Brest), des plants du Chili, de Chine, de Nouvelle-Zélande, etc., ont été introduits près de l’étang, pour assurer un renouvellement original des arbres.[...]"