samedi 11 juin 2016

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Sur chaque trou du parcours, les souvenirs sont vivaces.

Parfois c'est un fantôme qui m'accompagne, je le réinvente, comme au 2 aujourd'hui : je le revoyais taper son deuxième coup, puis insatisfait, remettre une balle, celle-là parfaite; son contentement alors... était aussi le mien. Puis un autre jour, merveilleux sous le vent, alors que j'avais démarré seule sous la pluie, j’entendis cette voix dans mon dos au 4; l'ami était venu me rejoindre; il était là, pas la peine de se parler, tout était dit : joie. Et cette autre fois - troublante - où nous nous sommes croisés, lui sur le 7 (avec un partenaire), moi sur le 8 (seule) : nous sommes allés l'un vers l'autre pour nous serrer la main en souriant et après quelques formules de politesses intimidantes, j'ose lui dire, un peu idiote, le cœur battant, à toute vitesse : je reviens demain à 12 h 30!? A demain alors me dit-il. En finissant ma partie, je me précipitais au secrétariat pour réserver mon départ pour le lendemain, 12 h 30 (pour deux, mais je ne le précisais pas). C'était la première fois que je n'attendrai pas que le hasard nous permette de jouer ensemble.

Sur chaque trou du parcours j'ai des souvenirs, de sa présence silencieuse; une absence parlante.
J'en refais, depuis, des parties solitaires. Il est là comme une ombre qui m'oblige m'aide à continuer, à me motiver...