Hier soir j'avais besoin de grands espaces, d'une lumière qui serait éblouissante - voire aveuglante - de douceur teintée de cruauté, et j'ai regardé sur Arte le film de Zacharias Kunuk : Atanarjuat, La légende de l'homme rapide. J'ai eu les grands espaces, la lumière éblouissante, la douceur et la cruauté pendant 2 h 50. Belles photos du film ici.
Puis, j'ai ressorti de ma bibliothèque ce livre, mince, mais si épais de sentiments; il me bouleverse à chaque fois que je le lis.
"...Ne croyez pas que m'offrir l'amitié pour remplacer l'amour puisse m'être un baume ; c'en sera peut-être un quand je n'aurai plus mal. Mais j'ai mal ; et, quand j'ai mal, je m'éloigne sans retourner la tête. Ne me demandez pas de vous regarder par-dessus l'épaule et ne m'accompagnez pas de loin. Laissez-moi."Marcelle Sauvageot, in Laissez-moi, éditions Phébus, page 84.
C'est un récit magnifique sur la genèse et la fin d'un amour. Je l'ai lu d'une traite.
J'ai éteint la lumière à deux heures ce matin, les yeux brûlés par les immenses étendues de neige bleue tant elle était blanche (ne dit-on pas de la pureté d'un diamant qu'il est blanc/bleu? A tes amis tu disais cela de moi mon aimé, devant moi : "xxxxxxx, c'est du blanc/bleu"; je te faisais des gros yeux ou j'écrasais ton pied, de honte et de rage, sous la table) et le cœur consumé par la force des mots de Marcelle Sauvageot.
Je me suis endormie en rêvant des "monts bleutés du Sichuan".
Emei Shan 峨眉山
"La terre est bleue comme comme une orange".
Paul Eluard, L'amour la poésie.