Hier soir j'ai revu le film Le déclin de l'empire américain qui nous donne une vision d'un milieu bourgeois intellectuel; il a à peine vieilli (1986) avec son regard sur les relations hommes-femmes.
"Les hommes cuisinent et s’épanchent sur leurs multiples relations sexuelles pendant que les femmes se livrent à des conversations débridées dans leur club de gym. Tous sont allés au bout d’expériences en tout genre... Après le grand déballage et la sacralisation de la liberté sexuelle, c’est l’échec de ces gens qui basaient leurs relations affectives sur le mensonge. Fin du rêve."
Je me suis dit en revoyant ce film : On ne badine pas avec l'amour! Je venais de voir la pièce de Alfred de Musset deux jours avant au théâtre, et n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement non point sur le plan sexuel mais sur celui des sentiments. On ne joue pas avec l'amour, même si l'on peut - l'on doit - inventer des jeux de l'amour.
Perdican (Emmanuel Vérité) fut magistral dans ce passage, il rattrapait le jeu de Pierre Ascaride que j'ai trouvé très ennuyeux :
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice crée par mon orgueil et mon ennui."
Acte 2, scène V.