samedi 4 octobre 2014

Il n'est de promenade exquise que solitaire

Vendredi 26 septembre.

Ce mois de septembre où l'été se prolonge de manière si douce est fut une invitation à visiter des lieux devenus silencieux et déserts après le départ des touristes. 
Le Domaine de Trévarez en est un et si celui-ci est réputé pour les rhododendrons et les camélias de son parc et donc, envahi de visiteurs en période de floraison et pendant les vacances, c'est divin en septembre. Silence, calme, solitude, délice de marcher dans des allées où vous êtes le seul promeneur, cela vaut - pour moi - tous les camélias et rhododendrons en fleurs.
Mais, étais-je vraiment seule dans ce domaine? Ces femmes de la Belle Époque croisées sur mon chemin n'étaient-elles pas là pour m'accompagner?

J'ai profité d'une exposition de photos de Jacques Henri Lartigue et de quelques œuvres contemporaines de Shigeko Hirakawa et de François Méchain. J'ai été moins sensible à leurs "performances" qu'aux photographies de Jacques Henri Lartigue.

Début de ma visite par le parc, immense (85 hectares), les écuries étaient fermées pour rénovation. A l'entrée il est proposé des cannes-sièges pour le parc, je n'en ai pas pris, c'était lourd, encombrant et pas pratique pour faire des photos. J'ai très bien tenu le coup : une heure et demie de marche, il doit bien en falloir trois pour ne rien rater. Mais j'ai pris mon temps pour contempler cette nature qui m'était offerte.  J'avais heureusement un plan de visite car il y avait de quoi se perdre. A vrai dire je connaissais ce domaine; j'y étais venue il y a une dizaine d'années, en famille, lors de ces terribles journées du patrimoine où se presse la foule. En fait je n'avais rien vu, du moins ce fut mon impression en y revenant et en prenant mon temps. Nous étions restés dans le périmètre du château sans faire de promenade dans le parc. Oui, je réitère, il n'est de promenade exquise que solitaire!

Non, je n'allais pas commencer cette visite par m'asseoir dans ces fauteuils, paraissant confortables de loin et moins moelleux de près.



Il faisait très chaud, certains espaces en plein soleil, comme ci-dessous, venaient d'être fauchés et sentaient le foin. Je m'y suis prise en photo, dans un fauteuil, "selfie" oblige, devant le potager.




Puis j'entamais ma balade en compagnie de Jacques-Henri Lartigue et ces premières photos où l'on devine le caractère joyeux et espiègle du photographe (voir vidéo fin du billet).







Je quittais ensuite cette partie ensoleillée pour entrer dans les allées ombragées et dès cet instant j'ai savouré le tout : la fraîcheur, le silence, la solitude, l'odeur des sous-bois et ces promeneuses de La Belle Époque dont la présence indicible était prégnante. Quel bonheur d'être là!





J'entendais un son étrange et je m'asseyais pour l'écouter, en contemplant l'arrière du château.






J'imaginais cette masse verte de rhododendrons au pied du château, exploser de couleurs à la floraison. Néanmoins, je trouvais ces hortensias aux tons d'automne, en harmonie avec le château.  Continuons la promenade...


Tiens, des visiteurs... qui s'attardent sur "l'empreinte de l'eau" de Shigego Hirakawa. On ne le voit pas sur cette photo mais l'eau qui coule du ruisseau est colorée en vert. (Pour le voir, clic droit et afficher l'image).




La balade dans le parc nous amène devant le château que je n'ai pas photographié. La façade est remplie d’échafaudages et en rénovation. Ci-dessous, photo Wikipédia...


 ... et cette volière de François Méchain

http://www.artsetcob.org/tl_files/adherents/epcc-chemins-du-patrimoine-en-finistere-domaine-de-trevarez/agenda/2014/CPF_FrancoisMechain2014.jpg 


Pratiquement interdit de visite à part quelques salles. Cependant, de la terrasse du château surplombant l'horizon, la vue est superbe; on aperçoit au loin la ville de Châteauneuf-du-Faou et dans le parc au pied du château, en contrebas la chapelle Saint Hubert.



Je n'allais tout de même pas quitter le domaine sans entrer dans le château. Je regardais cette chapelle à travers les vitres et j'imaginais le romantisme et, la mélancolie, que ressentirent peut-être ceux et celles qui y vivaient, influencée par mes années de vie à la campagne dans un décor moins majestueux mais tout aussi bucolique.



"Ce château comporte une centaine de pièces et trente chambres, chacune équipée d'une salle de bains et de chauffe-serviettes. On compte également 20 baignoires, 14 cabinets de toilette et 3 piscines d'agrément. On note la présence des escaliers de service qui permettaient aux domestiques de ne jamais croiser leurs maîtres. Au summum de la modernité, téléphone et lumière électriques sont alimentés par une centrale indépendante située près des écuries.
C'était un château de grand luxe pour l'époque, comme en témoigne l'eau chaude courante à tous les étages." (Wikipédia).

Ce qu'il en reste...




Fin de la visite (j'ai un peu élagué! mais si j'ai élagué (0_0))!


 
Le salon de thé (un peu kitch) est désert, mais ouvert rien que pour moi!



Pour l'historique du château et le parc et jardins... voir les liens... Non mais!