mercredi 2 juillet 2014

Des (dé)raisons de vivre

Jeudi 19 juin.

Tout va bien donc d'après l'IRM.
Déjeuner délicieux avec ma nièce, en vacances ici pour dix jours. Elle n'en revient pas de ce soleil breton... C'est la première fois que nous déjeunons en tête-à-tête; un moment de détente surtout pour elle, arrivée fatiguée avec ses deux petits enfants.





Puis je l'accompagne jusqu'à la thalasso où elle va se faire masser, cadeau de sa mère.
Je poursuis ma promenade seule, avant de rentrer et profite du temps, beau et pas encore trop chaud, quoi que... déjà trop pour moi.

Vendredi 20 juin.

Belle matinée. Me sens en forme, puis vers 16 h mal au crâne.
Chaleur torride. Migraine s'installe. Ce soir je dois pourtant rejoindre mon amie pour une balade apéritive suivie d'un dîner en terrasse sur le port de l'île Tudy. Je ne vais pas annuler, nous avons tant de mal à organiser nos rendez-vous. Je me dope à ce que je peux : paracétamol puis aspirine, masque gel sorti du réfrigérateur. Léger soulagement. Je me prépare sans enthousiasme, j'ai trop chaud, je mets des vêtements amples. J'y vais. Je suis épuisée. J'ai tenu le coup, pour la balade et le dîner, je n'ai bu que de l'eau; le spectacle des bateaux sur une mer d'huile au soleil du soir (pas encore couché) est si beau...

Dans la nuit premiers symptômes... (Je n'aurais eu qu'un mois et demi de répit).

Samedi 21 juin.

A peine assise pour me lever, je retombe sur mon lit, le plafond tourne. La crise commence, dure, violente. Angoisse, désespérance. Chaleur torride dans l'appartement. Nausées. SOS médecin en fin de matinée. Injection, piqûre. 
Impossible d'avaler quoi que ce soit, même l'eau... Maux de tête. Horrible journée.

Dimanche 22 juin.

Idem! Vertiges, nausées. Rien mangé, peu bu. A 23 h, SAMU. Hypertension, déshydratation. Les Urgences, nausées persistantes, on me dirige vers un box, puis perfusions. Nuit sur un brancard, dur, sans oreiller. Douleurs dorsales. Dos, tête, vertiges, nausées. La totale. Plus de forces. Envie de mourir, pour de bon.

Lundi 23 juin.

Matin. Je demande à rentrer chez moi, les perfusions m'ont réhydratée, je n'en peux plus sur le brancard. Médecin accepte, évidemment. Je tiens debout, état d'ébriété. J'ai l'habitude, les crises sont récurrentes. Une infirmière, à ma demande, me commande un taxi, à mes frais me dit-elle. M'en fous mais ce n'est pas normal dans mon état. J'ai encore une nausée... Je n'ai rien dans le ventre depuis vendredi soir.
J'attends le taxi trois quart d'heures. Je craque. Je pleure.
Retour à la maison. Je mange un demi yaourt et je m'allonge.
Nuit sans nausées. Mal de tête passé.

Mardi 24 juin.

Enfin un petit déjeuner qui passe. Il faut que je mange. Je veux aller à l'aéroport demain matin pour leur dire au revoir... Je me repose.

Mercredi 25 juin.

9 h 30. J'arrive, elle est là avec sa mère et ses enfants. Elle me dit : t'es folle, tu aurais dû rester au lit, laisse ton corps se reposer (elle est infirmière, comme sa mère, ma sœur). La petite fille est excitée et on annonce du retard, grèves. L'avion partira avec deux heures de retard mais elle aura sa correspondance pour la Guadeloupe.  Ça c'était il y a deux ans.

Aujourd'hui, elle a grandi et a un petit frère de 9 mois. Encore plus éprouvant pour la maman ce long voyage.






 

 

Au revoir les enfants, bon voyage et à l'année prochaine...
Voilà, j'ai fait la reporter-photographe : raison de vivre?

Jeudi 26 juin.

Je me nourris, je me force pour prendre des forces. Je cherche en permanence des raisons de vivre. Je m'accroche à la nature, à la musique. 
Vais à la pharmacie, rupture de stock national de Vogalène et Vogalib. Panique! Vais demander autre chose à ma toubib.
Puis je m'arrête pour prendre un thé au bord de la rivière : raison de vivre! 

Vendredi 27 juin.

Rendez-vous chez ma nouvelle toubib. Elle m'écoute, me répond, me questionne; un vrai échange. Je lui remets mes directives anticipées. Elle semble de mon avis... On en discute longuement, je lui en parle sérieusement avec légèreté et humour. Elle sourit mais n'est pas dupe. Je lui dis : vous ne devez pas avoir beaucoup de patients qui vous parle comme ça. Elle me dit : non, personne et elle me sourit. Elle a un visage sans beauté particulière mais son sourire illumine tout et lui donne une grâce au-delà de la beauté. Je la trouve merveilleuse. Je suis heureuse de l'avoir trouvée. Au laboratoire lorsque je leur ai donné le nom de mon nouveau médecin traitant on m'a dit : - mais, le DR. X ne prend plus de patient? - Eh bien si, elle m'a acceptée. - Vous avez de la chance, elle est très efficace. 
Oui, j'ai eu de la chance... ça m'arrive rarement.

Samedi 28 juin.

Il pleut. Pluies d'orage.
Pu lire un peu. Terminé  Sylvia de Emmanuel Berl. La littérature qui me touche, qui me correspond, des sujets essentiels la vie, la mort, l'amour, la solitude. La littérature : raison de vivre? Un peu mais insuffisant.

Dimanche 29 juin.

Toujours des pluies d'orage. Repassage en écoutant Le Gai savoir. Sujet : Voyage au bout de la nuit de Céline. Ça me va...

J'ai faim.

Lundi 30 juin.

Séances de cinéma jusqu'à mercredi à 3,50 euros. Je vais voir Bird People de Pascale Ferran. Critiques majoritairement positives. Beaucoup aimé la première partie, celle de Gary. Suis pas rentrée dans la seconde celle de Audrey, trop long, pas ressenti cette poésie dont on parle. Bon, ne pas se fier à mon jugement, sans doute... et sans valeur.

Mardi 1er juillet.

Chercher des raisons de vivre. Parvenir à vivre, sans chercher de raisons.  Je cherche des chaises de salle à manger, les miennes sont défoncées, toutes les quatre. Pourtant je les aime bien. En attendant j'ai trouvé sur le Net des galettes pour cacher la misère! Depuis mes recherches de chaises sur le Net je suis assaillie de pub... Je reçois même des mails de propositions avec mon patronyme!!! C'est dingue, comment connaissent-ils mon nom. Merci la confidentialité.

Mercredi 2 juillet.

11 h. Je pars faire neuf trous, ça me manque trop. Je suis pourtant légèrement vertigineuse. Je mets ma casquette, le soleil tape déjà fort. Peu de monde sur le parcours, je peux faire une petite pause et me prendre en vidéo pour vérifier mon swing.

Va falloir que j'achète un nouveau pantalon. Hum! Bouh! Vilain backswing mais bonne traversée. Bonne idée de se filmer, il faut que je corrige ma montée, là je ne joue qu'avec les bras, au lieu de tourner les épaules et le torse. Ah mais! il y a 25 ans je n'avais pas d'arthrose!
Ces neuf trous m'ont fait du bien mais je n'aurais pas pu faire plus.

 Sur le parcours : raison de vivre!