mardi 1 janvier 2019

"Il est temps d'instaurer la religion de l'amour" (Louis Aragon)

Lundi 31 décembre 2018.

Faire de cette journée une journée ordinaire.
Lever, petit dèj., ne pas allumer la radio pour ne pas entendre le blabla sur la bouffe, les achats de dernière minute, les derniers conseils pour un réveillon et patati et patata. 
Ne pas trop regarder le ciel, gris, bas, plombé.
Inutile de prendre un livre, jour de non concentration.
Se préparer tranquillement en écoutant en podcast Le Grand Atelier de Vincent Josse, j'opte pour celui sur Rohmer.
Déjeuner sur le pouce mais avant, cuisiner mes courgettes tomates poivrons pour ce soir.
Tout cela est fait.
Cinéma à 14 heures, nous étions quatre dans la salle, c'est normal, on se prépare pour le réveillon. Film : Wildlife Une saison ardente. Déconnexion assurée, je suis hors du monde, c'est merveilleux.
Le cinéma, ma passion. Cinéma, golf, cinéma, golf, cinéma, golf, cinéma, golf ! L'un me détend, l'autre me crève. Ça se complète bien. Les deux me passionnent, me font oublier la vraie vie. Pourtant ce que je vais voir au cinéma c'est souvent la vraie vie, mais sur le Grand Ecran, le pire, les malheurs ont une beauté, une aura, une expression que je ne distingue pas dans la moche vraie vie. 
Après la séance je rentre à pied, le ciel est sombre, les illuminations commencent à clignoter. De l'autre côté de la rivière, je photographie cette phrase qui m'avait interpellée en allant au cinéma mais je n'avais pas le temps de m'arrêter.



J'ouvre les fenêtres en grand en arrivant, j'ai chaud alors que ça caille; ça sent la cuisine dans ma pièce je déteste ça. Souvenirs affreux quand j'étais jeune d'entrer dans des maisons de vieux jamais aérées. Sentir le renfermé, la soupe, le poireau, le chou, pas de ça chez moi. 
Attention, ne pas confondre mon ça avec ça (0_0) :
 
"Voici comment Freud décrit le ça:

C’est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité. [Lieu de] Chaos, marmite pleine d’émotions bouillonnantes. Il s’emplit d’énergie, à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale; il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir. Le ça ne connaît et ne supporte pas la contradiction. On y trouve aucun signe d’écoulement du temps” (phrases de Freud)


Le ça désigne la part la plus inconsciente de l’homme, c’est le réservoir des instincts humains, le réceptacle des désirs inavoués et refoulés au plus profond. Ces besoins pulsionnels ont besoin d’être canalisés, notamment via la sublimation (qui consiste à réaliser de manière détournée un désir pulsionnel). L’exemple donné par Freud est l’artiste sublimant ses pulsions via l’art."
Remarquez, mon ça ne supporte pas non plus la contradiction. Bon, où en étais-je? Oui, retour at home. Cuire du riz . Mon repas de réveillon sera frugal. Dîner de bonne heure en écoutant ça, divin. Encore des souvenirs - je ne vis que de souvenirs, la plupart exquis - quand il parle de Jorge Donn, un Dieu ! Et comment, quel Dieu ! J'ai eu le PRIVILÈGE de le voir au Théâtre de Champs Elysées, avec Béjart, en REPETITION, avec toi mon amour. Notre voisine d'atelier, artiste-peintre, était une amie de Maurice (pour les intimes) et nous a fait ce cadeau ÉNORME, d'aller voir Donn en répétition. Quel souvenir, j'en ai encore des frissons. Ce devait être entre 1979 et 1980.
C'était tout de même mieux d'écouter Gil Roman parler de Maurice et de Jorge que d'écouter le Président Macron présenter ses vœux aux Français.
Mon but aujourd'hui et demain, occulter ces deux jours.
Ai regardé le film sur Arte, Full monty. Bof! même pas en V.O.
Hop ! Ouf ! Dernière journée de l'année passée.

Mardi 1er janvier 2019.

Alors là, c'est pour moi la pire journée de l'année. Les SMS qui arrivent auxquels il faut ou faudrait répondre sur le champ. Le téléphone qui sonne qu'il faut ou faudrait décrocher pour remercier des pensées, des vœux, dire merci, c'est gentil, moi aussi, voui voui voui, moi aussi je vous souhaite ÉVIDEMMENT une belle douce sereine gaie sans douleurs sans soucis dans du velours ou de la soie quoi. Bien sûr que je les aime mes sœurs, mes nièces, mes neveux, mes ami(e)s. Mais pourquoi faut-il faire cela le 1er janvier. Nous avons tout le mois pour le faire et puis quoi, quel radotage. Mais non, lecteurs, je ne suis pas tatie Danièle, ho ho ho ! mais que tout ça me plombe (comme le ciel) le 1er janvier et... depuis toujours !
Donc, réveil mortel comme tous les matins, petit dèj. petit moment de répit de calme. Traîner un peu c'est de mise aujourd'hui puis pendant une bonne demi heure, se demander : mais qu'est-ce que je vais faire aujourd'hui. Rester plantée devant la télé non merci. Aller me promener sur la côte non merci. Aller faire 9 trous ou 18 dans mon golf qui n'a pas été tondu depuis dix jours qu'il faudrait mettre des bottes pour jouer, non merci. Lumière ! Et si j'allais jouer dans mon ancien golf, il est fermé le 1er janvier mais porte ouverte, donc gratuit. Hé hé la bonne idée.
Vite, toilette. J'écoute ça, bouh, les pauvres étudiants en médecine, y a de l'abus ! 
J'avale une crêpe avec un café, je pars au golf, j'arrive au Tee de départ, il est 13h15. J'aperçois trois pékins au loin. What a lovely day ! J'ai fait 2x9 trous. J'ai faim.



Près de ma voiture sur le parking, une marguerite ! La marguerite du 1er janvier.





Je ne la coupe pas mais je me souviens... quand on effeuillait les marguerites qu'on était jeune et qu'on pensait fort à son amoureux. (C'est un peu gnangnan ce que j'écris non? Il faudrait le remanier, le réécrire, pas envie.)




La journée n'est pas finie, mais le plus dur est fait. 
Bonne année 2019 à mes lecteurs amis et inconnus !

Pour commencer l'année de bonne humeur et rire avec Spirou (et parce qu'il y a des marguerites !). Je crois que je préfère le dessin de Boule (et Bill) mais il n'y avait pas de marguerites (cliquer sur crédit photo pour le voir).